Maham Haroun Saleh : « La presse sénégalaise a fait un travail dégueulasse »

Hissène HabréHissène Habré
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Maham Haroun Saleh est le réalisateur du film Hissène Habré. Il est très touché, ému de revenir sur ces terres où les choses se sont passées, où les gens ont pu suivre en direct le procès. Haroun Saleh se plaint aussi du comportement de certains journalistes sénégalais qui n’ont pas pris le temps de se rendre au Tchad pour faire l’état des lieux.

« Mais ce que j’ai révélé dans le film, c’est en fait toutes ces voix, toutes ces personnes qui n’ont pas pu se déplacer, qui n’ont pas pu venir jusqu’à Dakar », a soutenu Maham Haroun Saleh.

Et d’ajouter : « Je voulais montrer un autre visage, une autre réalité de cette tragédie qui s’est passée au Tchad. Il y a beaucoup de films à faire sur ce sujet-là, plusieurs angles possibles. Il y a l’approche politique ».

Comment à un moment donné, plusieurs politiques sénégalais impliqués ont essayé de tout faire pour que le procès n’ait pas lieu, s’interroge-t-il.

Le réalisateur du film Hissène Habré s’est posé la question sur des confréries qui ont essayé aussi en catimini d’aider pour que le procès ne se fasse pas jusqu’à ce qu’à un moment donné la Cour pénale internationale dise au Sénégal d’organiser le procès ou d’extrader Hissène Habré.

« Et le Sénégal ne pouvait pas faire autrement que d’organiser le procès et c’est comme ça que le procès a pu avoir lieu. Parce que c’était une injonction de la CPI dont le Sénégal est membre », a-t-il déclaré.

Pas la presse sénégalaise, il a dit bien une certaine presse sénégalaise a pris faits et causes pour Hissène Habré sans pour autant avoir fait le déplacement au Tchad.

« Parce que je donne là aussi un point de vue en tant qu’ancien journaliste formé dans une école de journalisme connaissant la déontologie, l’éthique journalistique. Et aucun journaliste n’a fait le déplacement au Tchad pour voir les lieux, pour rencontrer les victimes qui ne peuvent pas se déplacer par exemple qui sont handicapées, qui n’ont jamais pu venir ici », a-t-il fait comprendre.

« Et on a tenu des propos comme si tous ces gens-là, les victimes étaient manipulées par des organisations de défense des droits de l’Homme, comme ce discours m’a fait très mal parce qu’il m’a rappelé à l’époque de l’Apartheid, les journalistes européens qui disaient que les noirs sud-africains manifestaient parce qu’ils étaient manipulés par des communistes et non pas parce qu’ils étaient conscients de l’injustice qu’il y avait dans leur pays », a-t-il ajouté.

Le réalisateur du film Hissène Habré avoue qu’il a été déçu qu’une certaine presse sénégalaise l’a énormément déçu et que son regard sur ce pays a changé à cause de cette presse qu’il peut qualifier de médiocre parce qu’elle a fait un travail dégueulasse.

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Lazard Obiang
Lazard possède 10 ans d'expérience dans le journalisme en ligne. Il s'occupe pour AfricTelegraph de l'actualité politique et économique au Cameroun, au Gabon et au Congo. Il travaille avec différentes presse en ligne au Gabon notemmant lenouveaugabon.com.

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