Cameroun / SDF : L’épuration politique annoncée dans le centre

Ni John fru Ndi, président du SDF
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Des militants du SDF, premier parti d’opposition, proches du premier vice-président, le député Joshua Osih, dans le viseur du président national Ni John fru Ndi.

Le social democratic front (SDF) dans la région du centre est au bord de l’éclatement. Un conseil de discipline est prévu, le 21 avril 2017, contre certains militants de cette circonscription. Leur crime : avoir exigé l’organisation des élections dans leur région, lors du dernier National Executive Committee (Nec).

En effet, la désignation des principaux dirigéants du parti dans la région n’a pas eu lieu, depuis deux ans. Les décisions qui seront prises, par le conseil de discipline de la région du centre seront soumises, à la hiérarchie du parti, qui va les valider ou non.

Selon un cadre du SDF, « la manoeuvre commence systématiquement par une minutieuse identification des fauteurs de troubles ». Ce dernier souligne par ailleurs « qu’elle se termine par l’actionnement du fameux 8.2 ». Le 8.2, sorte de guillotine qui coupe les têtes de tous ceux qui sont fichés comme meneurs « d’activités politiques susceptibles de nuire à la réputation, aux intérêts et à l’efficacité du parti ou pouvant discréditer le parti ».

Inutile d’énumérer ici la liste des cadres du parti, mis sur la touche, sur la base de cette disposition.

Certains observateurs voient derrière la réunion annoncée comme une opération d’élimination des soutiens de Joshua Osih, dans la région du Centre.

Pour beaucoup de cadres du parti, Joseph Mbah Ndam, député du SDF et vice-président de l’Assemblée nationale, pèse de tout son poids pour la « dératisation » du parti dans la région indiquée.

En effet, cette circonscription est contrôlée par sa famille avec son beau-frère comme secrétaire général et son petit frère Boniface Mbah, comme conseiller juridique. C’est ce dernier qui aurait d’ailleurs convoqué le conseil de discipline pour exclure les « rebelles ».

Afin d’y parvenir, le vice-président de la chambre basse du parlement sait pouvoir compter sur Joseph Lukong Banadzem, le président du groupe parlementaire SDF, à l’Assemblée nationale. Toute cette manoeuvre ne viserait qu’à fragiliser Joshua Osih, la figure montante de l’opposition. Il est question d’écarter ses soutiens ou à défaut de les éloigner des sphères de décision.

Très présent dans les médias et sur les réseaux sociaux, le vice-président de la commission du budget et des finances de l’Assemblée nationale est depuis 2012, le numéro deux du premier parti d’opposition, après en avoir été le représentant pour la province du Sud-Ouest pendant dix ans. Son avenir politique semble irrémédiablement lié à celui de john Fru Ndi.

Si le chairman venait à lui céder sa place à la tête du SDF, cela lui ouvrirait les portes de l’élection présidentielle de 2018. La vieille garde veille encore au grain.

Dans leur ligne de mire, plusieurs cadres du SDF à l’exceptionnelle longévité : Joseph Mbah Ndam, Joseph Banadzem, Jean Tsomelou, son homologue au sénat et nouveau secrétaire général du parti, élu député en 1997 Courant 2016, le premier vice-président du parti, le député Joshua Osih a esquissé un semblant de révolte alors qu’il était régulièrement cité comme un possible successeur du chairman voire comme un éventuel candidat à la présidentielle. Il est désormais rentré dans les rangs et attend son heure.

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Lazard Obiang
Lazard possède 10 ans d'expérience dans le journalisme en ligne. Il s'occupe pour AfricTelegraph de l'actualité politique et économique au Cameroun, au Gabon et au Congo. Il travaille avec différentes presse en ligne au Gabon notemmant lenouveaugabon.com.

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