Cameroun : Un militaire battu à mort par ses camarades

Les militaires camerounais
Partagez!

Les bourreaux auraient reçu l’ordre du capitaine Kemza Ndogmo Aurélien comme l’indique certaines sources. Le soldat de première classe aurait été puni pour avoir utilisé son arme pour se défendre d’une agression.

Ces derniers temps l’armée camerounaise est marquée par de nombreux faits divers. Cette fois-ci, c’est l’histoire d’un soldat 1ère classe battu presqu’à mort par ses camarades. Bien avant ce châtiment, il ressort que le soldat aurait été  agressé par un groupe d’inconnus qui voulaient lui arracher son arme.

Le soldat 1ère classe Belobo, du détachement bataillon spéciale amphibie (BSA) positionné à Heli Halifa depuis un mois et demi, était sorti dimanche pour faire ses courses, en prenant soin de garder son arme sur lui par mesure de sécurité. De retour vers 17 heures après s’être ravitaillé, il est agressé par un groupe de personnes qui tente de prendre son arme. Étant seul, il est obligé de faire des tirs de sommation en l’air afin de faire reculer ces assaillants, suivi d’un coup de feu.

La base de ce bataillon spécial amphibie (BSA) de Heli Halifa, un arrondissement de l’extrême nord près de la frontière nigériane, est informée de l’incident. Le capitaine de cette base, Kemeza Ndogmo Aurélien dit «chérif» ordonne à l’équipe d’intervention d’arrêter le soldat Belobo et de le faire bastonner.

Ses hommes de main et B2 l’ont copieusement battu. Après l’avoir fait menotter par l’adjudant-chef major Étémé Bernard «OPJ», il a chargé les éléments suivants de le bastonner : l’adjudant-chef Téména Alain pascal, l’adjudant-chef Mouluom, le sergent-chef Mbonda Youaleu, le sergent-chef Nsobo Moto. Le soldat première classe Belobo va perdre connaissance des suites de cette torture. Aux dernières nouvelles, il n’a pas été admis en soins dans un hôpital pourtant son état est très critique.

Suite à cette torture, certains militaires se sont révoltés. Mais ces derniers subissent des intimidations de l’adjudant Mbatcha Bitock qui les aurait  menacés d’une arme. Son adjoint, le Sous-lieutenant, Mozongo Dawaï, un officier issu des rangs, de la classe 97, serait actuellement le seul gradé qui est dit-on écouté et respecté par les soldats, parce que le capitaine Kemeza Ndogmo Aurélien est estimé «inapte» au commandement par ces soldats.

Le groupe fidèle au capitaine Kemeza Ndogmo du détachement BSA à Heli Halifa pour maltraiter les soldats, est composé de l’adjudant-chef Temenah Alain, l’adjudant Bale Jean Pierre, l’adjudant Batcha Bitok, le sergent-chef Sobo Moto, et Mbonda Yuale. Il y a une révolte en cours dans la base BSA de Heli Halifa.

Les soldats camarades de Belobo menaceraient d’abattre le capitaine Kemeza Ndogmo. Ce dernier selon des sources est connu comme d’une brutalité inouïe, donnant régulièrement des ordres contraires au règlement de l’armée. La majorité de ses éléments se plaindraient de lui. Ceux-ci ne veulent plus l’avoir comme capitaine. Sinon, disent-ils, ils vont l’abattre.

Certains soupçonnent déjà le capitaine, d’être le commanditaire des assaillants qui ont tendu le guet-apens au soldat 1ère classe Belobo, afin d’arracher son arme et de certainement la livrer à Boko Haram contre espèces sonnantes et trébuchantes. A moins tout simplement que Belobo se trouve sur sa liste des éléments à abattre au sein de la base BSA, pour une raison que seuls lui et son groupe de terroristes internes connaissent.

Les incidents ne font que se multiplier au sein de l’armée camerounaise, mais la hiérarchie militaire les minimise systématiquement. Il y a trois semaines au détachement de Bamenda, un maréchal des logis chef de la gendarmerie a copieusement tabassé sa collègue maréchal des logis, qui s’en est sortie avec un œil gonflé et plusieurs semaines d’incapacité de travail. Tout simplement parce que sa collègue lui réclamait son téléphone qu’il lui avait volé.

La multiplication de ces actes de violence et de meurtres au sein de l’armée camerounaise est la preuve de l’instabilité qui y règne à cause de l’incapacité de beaucoup d’officiers à commander les unités.

Comments

commentaires

Actualité africaine

About the Author

Destin Mballa
Destin Mballa, journaliste camerounais.

Laisser un commentaire