La charge explosive a tué un soldat et fait deux blessés. Elle a été déclenchée à l’intérieur du Bir, censé être un lieu ultra sécurisé.
Le département du Mayo Sava a enregistré près d’une dizaine d’attaques la semaine dernière. Dans la nuit de vendredi à samedi, un kamikaze s’est infiltré au camp du Bataillon d’intervention rapide (Bir) à Kolofata. Après avoir franchi le périmètre de sécurité dudit camp, le kamikaze a déclenché la charge explosive qu’il portait sur lui. Selon l’un des responsables militaires, un soldat et le kamikaze ont trouvé la mort lors de l’explosion. La même source informe que deux autres soldats ont été blessés et transportés à Maroua où ils ont été mis sous soins intensifs.
Cette attaque n’a pas été revendiquée, mais selon la hiérarchie militaire de la région, elle porte la marque déposée de la secte islamiste nigériane, Boko Haram. Il est à relever que depuis le début de la période du Ramadan, les membres du groupe terroriste multiplient des attaques à l’Extrême-Nord. En moins d’une semaine, le Mayo Sava a enregistré pas moins de dix incursions aux conséquentes néfastes pour les populations et les forces de sécurité et de défense.
«Nos jeunes qui fréquentent les écoles coraniques situées vers les frontières, rencontrent de prédicateurs extrémistes. Ces derniers leur lavent le cerveau en leur disant que s’ils tuent des mécréants, ils iront au paradis», relate un dignitaire musulman de la localité de Mora. «Les parents doivent alors savoir à qui confier leurs enfants pour des cours coraniques, sinon ils deviennent des machines à tuer», averti-t-il. «Si le camp du Bir peut être attaqué, ça veut simplement dire que nul n’est épargné dans cette interminable guerre injustifiée», s’inquiète un commerçant de la ville de Maroua. Cette nouvelle attaque est une preuve que les jihadistes sont affaiblis mais gardent néanmoins leur capacité de nuisance. Vigilance et prudence donc !
