Centrafrique : Le départ de l’armée française prévue pour ce dimanche

Les militaires français en CentrafriqueLes militaires français en Centrafrique
Partagez!

Officiellement c’est le dimanche 30 octobre 2016 que l’opération militaire française en Centrafrique, Sangaris, prend fin avec le déplacement à Bangui du ministre français de la Défense, Jean-Yves Le Drian.

Déclenchée en décembre 2013 après des massacres de civils à Bangui, la fin de l’opération Sangaris a été plusieurs fois différée à cause de l’évolution de la situation sur le terrain et les reports successifs des élections présidentielle et législatives. Dans la capitale centrafricaine, ils sont nombreux à craindre les conséquences de ce départ.

A la Présidence de la République, on précise que la France conservera une capacité d’intervention militaire sur court préavis et ce contingent pourra être mobilisé à la demande du gouvernement centrafricain, en cas de menace sérieuse contre la paix ou les institutions du pays.

Le déplacement du ministre français de la Défense, Jean-Yves Le Drian est attendu ce week-end pour plus de précisions sur les 300 à 350 hommes, équipés de drones d’observation, qui demeureront dans la capitale centrafricaine. Cet effectif comprend les troupes affectées à la Minusca et à la mission EUTM-RCA.

Faut-il rappeler que l’amélioration de la situation sécuritaire après l’élection du Président Faustin-Archange Touadéra aura duré quelques mois. C’est d’abord à Bangui que la violence s’est exprimée après l’assassinat le 4 octobre 2016 du commandant Marcel Mombéka, ancien garde du corps de Catherine Samba-Panza. Une semaine plus tard, Kaga Bandoro sombre dans le chaos. Les premiers échauffourées surviennent après le démantèlement de deux barrages – un appartenant aux anti-balaka, l’autre à l’ex-Séléka -. Des maisons sont brûlées, des manifestations contre la Minusca organisées.

Seule force d’interposition après la fin de l’opération Sangaris, la mission de l’ONU et ses 12 000 hommes, est sous le feu des critiques. La population et le gouvernement leur reprochent leur attentisme et leur parti-pris. Le comportement de certains contingents inquiète jusqu’au siège de l’ONU, à New York.

Une situation sécuritaire instable a été constatée le 11 octobre dernier lorsque des membres du MPC, une faction de l’ex-Séléka dirigée par le général Mahamat AlKhatim, ont tenté de dérober le générateur d’une radio locale dans un camp de réfugiés. Ils rencontrent une forte résistance et l’un deux meurt après avoir reçu un coup de hache en pleine tête. Le lendemain, la ville a été mise à sac par des accrochages avec la Minusca, des braquages, des ONG visées et au moins 37 morts. Trois jours plus tard, treize personnes ont été tués dont un enfant, et une dizaine d’autres blessées, dans l’attaque d’un camp de réfugiés dans la localité de Ngakobo proche de la ville de Bambari.

Critiquée, la Minusca a été accusée par la société civile d’avoir tiré sur la foule. Des accusations démenties par l’ONU. Et lors des manifestations, les patrouilles de l’ONU ont été prises pour cibles – caillassages et tirs – alors qu’elles tentaient d’enlever les barricades, avant de répliquer à balles réelles. Cinq Casques bleus ont d’ailleurs été blessés.

Comments

commentaires

Actualité africaine

About the Author

Lazard Obiang
Lazard possède 10 ans d'expérience dans le journalisme en ligne. Il s'occupe pour AfricTelegraph de l'actualité politique et économique au Cameroun, au Gabon et au Congo. Il travaille avec différentes presse en ligne au Gabon notemmant lenouveaugabon.com.

Be the first to comment on "Centrafrique : Le départ de l’armée française prévue pour ce dimanche"

Laisser un commentaire