Côte d’Ivoire : maintien de la journée ville morte contre la cherté de la vie

Dans un marché à Abidjan (Côte d'Ivoire)
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Malgré les assurances du premier ministre ivoirien Patrick Achi lundi soir, Pulchérie Gbalet décide de maintenir son opération journée ville morte du mardi 19 juillet 2022. Pour l’activiste, les nouvelles mesures annoncées par le chef du gouvernement sont simplement cosmétiques.

Depuis plusieurs mois, les Ivoiriens se plaignent de l’augmentation des prix des denrées alimentaires (riz, pain, viande, etc.), du carburant, des matériaux de construction et autres articles. Ils expriment principalement leur désarroi sur les réseaux sociaux, poussant des artistes comme Bebi Philip a lancé un cri de cœur pendant la finale de Miss Côte d’Ivoire. Face à la grogne qui monte et qui menace, le gouvernement a jugé urgent de communiquer.

Deux mesures adoptées contre l’inflation

Au cours d’une interview sur la chaîne nationale RTI, le premier ministre Patrick Achi a assuré que « la question de la cherté de la vie est au cœur de l’action gouvernementale ». Il a promis que son équipe et lui feront tout leur possible pour contenir l’inflation ainsi que pour lutter contre la cherté de la vie. Le locataire de la primature a présenté d’emblée deux mesures. A savoir une subvention de 400 milliards FCFA pour maintenir les prix de 21 produits de grande consommation et la mise en place d’un dispositif de contrôle des prix tarifs sur l’ensemble du territoire.

Quel rapport avec la crise ukrainienne ?

Pour Pulchérie Gbalet, présidente d’Alternative Citoyenne Ivoirienne (ACI), il s’agit là de « mesures improductives » contre la cherté de la vie. Sans pitié pour le premier ministre ivoirien, elle l’appelle à ne pas jouer de nouveau sa comédie comme en juillet 2021 quand il a visité le marché d’Adjamé pour constater les prix. Peu après, son gouvernement a pris des mesures inefficaces, qui n’ont pas empêché une seconde flambée des prix en début 2022. La leader de la société civile dénonce aussi la culture du mensonge chez les dirigeants ivoiriens qui mettent la situation actuelle entièrement au compte de la guerre en Ukraine. « Cette affaire de covid et de crise ukrainienne a quoi à voir avec la maltraitance que nous subissons de la SODECI et de la CIE ? Ça quoi à voir avec le coût de nos loyers ? », interroge-t-elle, tout en notant au passage l’incapacité de l’Etat à appliquer et à surveiller les mesures qu’il prend.

L’appel pour une ville morte sans violence

« Si le Premier ministre Patrick Achi avait honte, il allait démissionner », estime finalement Pulchérie Gbalet. Selon elle, cette crise relève en grande partie d’un manque de volonté politique. Voilà pourquoi, elle maintient son appel pour une journée de ville morte le mardi 19 juillet 2022. Cette opération consistera pour chaque Ivoirien à rester chez soi ce jour-là, sauf les travailleurs indispensables comme les médecins. Ceux-là devront porter un brassard en signe de solidarité. « Ce n’est pas une question d’appartenance politique, ethnique ou religieuse. C’est une question de responsabilité citoyenne sans violence », a-t-elle précisé. L’initiative ne concernera pas que la cherté de la vie. Elle portera aussi sur des revendications politiques (suppression des institutions budgétivores) et juridiques la libération des prisonniers politiques), entre autres.

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