Gabon : La jeunesse des pays francophones d’Afrique se mobilise contre la Françafrique

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La jeunesse gabonaise s’est retrouvée samedi dernier à la chambre de commerce de Libreville pour dire non «aux mécanismes de soumission» de la Françafrique.

A l’appel du leader souverainiste africain Kemi Seba, la jeunesse a dénoncé l’emprise de ce fléau sur le destin de plusieurs pays africains. Samy Ginet Maghoumbou, Léonce Aubame, Jessica-Paule Ntoutoum et Joël Lanti Ndigi III, porte étendards de ce rassemblement à Libreville, ont sonné le glas des mécanismes de soumission à l’Occident, plus particulièrement à la France. Le moment était bien choisi parce que c’était le week-end de la fête de l’indépendance du Gabon.

Les panelistes Joël Lantindigi III, Samy Manghoumbou ; l’ingénieur Léon et autres ont montré l’importance de ce rassemblement convoqué par l’Ong Jusqu’auboutiste. Le but poursuivi a été de s’émanciper de la relation paternaliste sous laquelle certains Etats africains sont emprisonnés. Les thèmes ont tourné autour de la mobilisation anti franc CFA, anti bases militaires françaises et anti néocolonialisme dans plusieurs capitales africaines francophones qui utilisent le franc CFA.

Peu de gens le savent. Mais il existe bel et bien des accords signés entre les anciennes colonies françaises et l’ancienne puissance coloniale, la France. Ces accords concernent de nombreux domaines, tels que le militaire, le politique, mais surtout des accords économiques.

Dans cet article, nous allons détailler les onze principales composantes de ces accords, signés juste avec les indépendances. Et qui sont toujours en vigueur. Et appliqués à la lettre par nos états…

Les états indépendants doivent rembourser le coût des infrastructures construites par la France pendant la colonisation. Nous cherchons toujours le détail des coûts, l’évaluation des bénéfices et des conditions de paiements imposés par la France aux pays africains.

Les pays africains doivent déposer leurs réserves financières auprès de la Banque de France. Ainsi, la France « garde » les réserves financières de quatorze pays africains depuis 1961 : le Bénin, le Burkina Faso, la Guinée Bissau, la Côte d’Ivoire, le Mali, le Niger, le Sénégal, le Togo, le Cameroun, la République Centrafricaine, le Tchad, le Congo-Brazzaville, la Guinée Equatoriale et le Gabon.

Ainsi, la gouvernance des politiques monétaires reste asynchrone et incomplète du fait qu’elles sont pilotées directement par le gouvernement français, sans aucun lien avec les autorités financières des pays tels que la CEMAC ou la CEDEAO.

Ainsi, du fait des conditions qui lient les banques des zones économiques et financières, elles sont obligées de garder 65% de leurs réserves de change dans un compte d’opérations tenu par le Trésor Français, ainsi que 20% supplémentaire afin de couvrir « les risques financiers ».

De plus, les banques des zones CFA imposent une limite de crédit à chaque pays membre équivalent à 20% des recettes d’état de l’année N-1 ! Bien que la BEAC ou la BCEAO ont chacune la possibilité de retrait supérieur auprès du Trésor Français, ces retraits doivent faire l’objet de l’accord du Trésor Français. La décision finale revient donc au Trésor Français qui a lui-même investi les réserves des pays africains sur la place boursière parisienne.

En d’autres mots, 80% des réserves financières africaines, sont déposées sur un compte opération contrôlée par l’administration française. Les deux banques de la zone CFA sont africaines de par leurs noms, mais ne décident aucunement des politiques monétaires par elle-même. Pire, les pays eux-mêmes ne savent même pas quelle est la part de réserves financières qui leur appartient en groupe ou individuellement en tant que pays, mais détenus par l’administration du Trésor Français.

On estime maintenant que la France détient près de 500 milliards de dollars auprès de son trésor. Elle est donc prête à tout afin de combattre toute personne qui chercherait à faire la lumière sur le côté obscure de ce vieil empire. Les pays africains ne disposent pas d’accès à cet argent.

La France leur permet d’accéder à seulement 15% de l’argent chaque année. Si elles ont besoin de plus que cela, ils doivent emprunter de l’argent supplémentaire à partir de leur propre 65% du Trésor français à des taux commerciaux.

De plus, la France impose un plafond sur le montant de l’argent que les pays peuvent emprunter dans leur réserve.

Le plafond est fixé à 20% de leurs recettes publiques de l’année précédente. Si les pays ont besoin d’emprunter plus de 20% de leur propre argent, la France dispose d’un droit de veto. L’ancien président français Jacques Chirac a récemment parlé de l’argent des pays africains dans les banques en France.

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William Tambwe
William Tambwe, chroniqueur et éditorialiste pour Africtelegraph.

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