Le mégaprojet « Medusa » avance bien

Une vue des côtes de Majorque, en Espagne.Photo de Stefan Kunze sur Unsplash
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Début 2025, le Maroc fera partie du mégaprojet « Medusa » qui interconnectera 9 pays du bassin méditerranéen via un câble sous-marin. La Banque européenne d’investissement (BEI) a octroyé 100 millions d’euros sur les 342 attendus pour financer les travaux.

Au début de l’année 2025, le Maroc sera raccordé au grand projet « Medusa », qui vise à assurer la connectivité numérique dans le bassin méditerranéen. Ce programme stratégique soutenu par l’Union européenne (UE) reliera pour la première fois, via un câble sous-marin, 9 pays du pourtour méditerranéen. A savoir Portugal, Espagne, France, Italie, Chypre, Maroc, Algérie, Tunisie et Égypte. Il raccordera également les grandes îles de la zone telles que la Sicile et la Crète. 

Une société espagnole chargée de la construction

Le câble sous-marin prendra son départ à Lisbonne au Portugal et terminera sa course dans la ville égyptienne de Port Saïd. Il disposera de 16 points d’atterrissage au total, et de trois points de connexion en Espagne. Ce sont les stations de Zahara de los Atunes, de Torreguadiaro autour du détroit de Gibraltar et celle future de Barcelone, actuellement en construction. C’est la société espagnole AFR-IX telecom, opérateur d’infrastructures et de télécommunications installé à Barcelone, qui se charge de la construction des 8 700 kilomètres de câbles optiques prévus. Pour réaliser ce mégaprojet, elle a signé un contrat avec Alcatel Submarine Networks (ASN), qui possède plus de 650 000 kilomètres de systèmes de câbles sous-marins. ​

Opérationnel en Europe du sud dès 2024

Le coût gobal du projet « Medusa » est estimé à 342 millions d’euros. La Banque européenne d’investissement (BEI) vient d’octroyer 100 millions d’euros pour accélérer les travaux. Ce financement s’ajoute à la subvention de l’Union européenne de 40 millions d’euros. Le reste de l’investissement sera apporté progressivement. Mais l’infrastructure devrait être opérationnelle en 2024 en Europe du sud. Cette première partie reliera Lisbonne, Barcelone et Marseille. Elle devrait accueillir près de 24 paires de fibres optiques d’une capacité de 20 Tbit/s chacune. Pour ce qui concerne l’Afrique du nord, le câble va émerger au premier trimestre de 2025. Pour le Maroc, ce sera au début de l’année.

Réduire la fracture entre le nord et le sud

Le mégaprojet de « Medusa » doit renforcer le réseau de câbles sous-marins à fibres optiques et augmenter la connectivité en Méditerranée. Il le faut d’autant que ces câbles sous-marins transportent aujourd’hui 98 % du trafic internet mondial. Or les besoins en matière de flux de données ne cessent de croitre, de l’ordre de 40% par an. Outre la connexion numérique, « Medusa » vise à soutenir le développement économique durable et inclusif des 9 pays concernés. Parallèlement, le programme doit aider à une meilleure intégration dans la région, à réduire la fracture entre le nord et le sud, et à offrir des opportunités d’emplois dans une Méditerranée en proie à l’immigration clandestine.

Les câbles sous-marins transportent aujourd’hui 98 % du trafic internet mondial. Or les besoins en matière de flux de données ne cessent de croitre, de l’ordre de 40% par an. A terme, « Medusa » soutiendra le développement économique durable et inclusif des 9 pays concernés.  Parallèlement, l’infrastructure permettra d’aider à une meilleure intégration dans la région, de réduire la fracture entre le nord et le sud, et d’offrir des opportunités d’emplois dans une région en proie à l’immigration clandestine. Selon la Banque européenne d’investissement, le projet permettra en outre de promouvoir l’innovation et la recherche, ainsi que de soutenir l’éducation et l’esprit d’entreprise dans la région. 

Un des projets clés du nouvel agenda de l’UE pour la Méditerranée

Selon la Banque européenne d’investissement, le projet permettra en outre de promouvoir l’innovation et la recherche, ainsi que de soutenir l’éducation et l’esprit d’entreprise des Etats interconnectés. En effet, les universités et grandes écoles (environ 4,5 millions d’étudiants) ainsi que les centres de recherche bénéficieront d’une meilleure connectivité grâce à « Medusa ». Ricardo Mourinho Félix, vice-président de la BEI, estime que « la transformation et la connectivité numérique à haut débit sont cruciales dans un monde post-pandémique ». Aussi, il croit qu’« en travaillant ensemble, nous pouvons accélérer nos efforts pour promouvoir un monde plus connecté et globalisé ». « Medusa » fait partie des projets phares de l’agenda européen pour la Méditerranée, voté en mai 2022. Ce plan vise à stimuler la transition numérique et verte.

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Prosper Akouegnon
Prosper possède 15 ans d'expérience dans le journalisme. Il a précedemment travaillé pour le journal le Républicain et Le Scorpion Akéklé à Lomé. Devant la montée en force de la presse en ligne et la chute des presses traditionnelles, il décide de monter le site d'information en ligne AfricTelegraph en 2015 et s'installe au Gabon.

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