Une prophétie plein de mystères au Gabon : Omar Bongo Ondimba était-il entouré des bandits en col blanc ?

Human Right WatchIncendie de l'Assemblée nationale du Gabon
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La question peut choquer à première vue. Mais au regard de la tournure que prennent les événements et surtout face aux comportements assimilables au banditisme qui semble devenir le cheval de bataille de certains gabonais, l’on est en droit de s’interroger.

Il y a presque huit (8) ans (en janvier 2017, ça fera exactement huit (8) ans), un grand sage africain, feu Omar Bongo Ondimba, qui nous couvre aujourd’hui de son ombre symbolique, étonnait le monde en déclarant à l’occasion de la cérémonie de présentation des vœux lui dédiée par le gouvernement de la République : « Dieu ne nous a pas donné le droit de faire du Gabon ce que nous sommes en train de faire… ».

Personne, dans les circonstances de janvier 2009, n’avait su avec exactitude quel message cette déclaration véhiculait-elle en profondeur ni contre quels démons Omar Bongo voulait-il nous préserver.

Nous voici à la fin de l’année 2016. En huit (ans), les événements qui se sont succédé, les uns aussi surprenants que les autres, et auxquels nous assistons souvent impuissants, ont le mérite de remettre en surface et au goût du jour le message sibyllin de feu Omar Bongo Ondimba.

Qui sont les destinataires testamentaires d’Omar Bongo Ondimba ?

Quelle est donc la teneur réelle de ce message ? Est-il aisé de déterminer avec autorité qui en étaient les destinataires ? Qui se retrouvent-ils interpellés dans le pronom « nous » ? Etait-ce un message destiné à tous les Gabonais confondus ou alors s’adressait-il à une frange de compatriotes uniquement ? Dans cette dernière hypothèse, de quelle frange de compatriotes s’agirait-il ?

S’adressait-il aux acteurs politiques au pouvoir ou à ceux de l’opposition ? S’adressait-il aux agents de l’Etat ? Aux confessions religieuses, aux commerçants ? Ou peut-être s’adressait-il aux anonymes ou encore à la multitude de sans-voix ? Qu’aurait-il voulu cacher par l’emploi du pronom « nous » en lieu et place d’un autre à l’instar de vous ?

Voilà autant de questions qui ne manquent pas d’intérêt et dont les esquisses de réponses éclaireraient sans doute la lanterne des uns et des autres.

En scrutant les différents événements que le pays a traversés de 2009 en 2016, tout porte à nous faire admettre que cette déclaration était loin d’avoir été lâchée sans aucune prémonition.

Bien au contraire, elle semble porter en elle les signes d’un sérieux avertissement contre les dérapages et les lignes à ne pas dépasser pour préserver le vivre-ensemble.

Et comme rien de ce monde ne résiste au temps, les masques ont fini par tomber les uns après les autres dans la perspective du temps.

La suite des événements lui donne amplement raison

Pour preuve, six(6) mois plus tard, le 9 juin 2009, lorsqu’intervint son décès, ses paroles prirent dans leur première approche une sacrée tonalité testamentaire annonciatrice de sa propre mort. Ce n’est, du reste, encore que la face visible de l’iceberg, va-t-on dire.

A l’image du laboureur qui, sentant sa mort approcher, réunit ses enfants pour leur transmettre la principale vertu (Il n’y a de trésor que le travail…) sur laquelle reposerait leur bonheur, Omar Bongo Ondimba comme un vieux sage assis qui voit plus loin que les jeunes débout avait plutôt à cœur de prédire et surtout nous prévenir contre les risques de futures déchirures et autres déflagrations dont vraisemblablement il percevait les premières germes poindre.

Par les faits des acteurs politiques sous l’emprise de leur nombrilisme éculé, des sérieuses menaces pèsent sur la République aujourd’hui. Suffisantes pour dévoiler au grand jour la face cachée de sa déclaration qui prend la valeur d’une vraie prophétie.

Annonce d’événements futurs par inspiration divine, pressentiment ou conjecture, une prophétie doit pouvoir être interprétée de façon à pouvoir l’adapter aux époques et circonstances. Une prophétie doit contenir une part de vérité « évidente » de façon à pouvoir faire l’impasse sur les autres détails à caractère périphérique.

Cette vérité est irrécusable. Omar Bongo Ondimba connaissait bien ses collaborateurs. Au moment où ils se faisaient admirer sous l’œil de leurs plus beaux atours, perchés dans des hauts postes et des fonctions prestigieuses, Omar Bongo s’attachait à les connaitre et les scrutait du fond de leurs cœurs pour mettre à nu leurs venins.

La rue a pour maîtres les bandits

Venin de la division, venin de la violence, venin de la félonie, venin du banditisme. Oui du banditisme ! Car, ne puise pas ses arguments dans la rue qui veut. Il faut être de cet univers. Et l’univers de la rue, ce sont les bandits qui en sont les maîtres.

« Ali Bongo Ondimba est un étranger », c’est l’argument brandi devant les juridictions pour appuyer leur requête tendant à écarter le fils d’Omar Bongo Ondimba parmi les candidats à la Présidentielle d’août 2016.

En réponse devant la Cour constitutionnelle qui leur demandait d’en fournir les éléments de preuve, « on en parle partout dans les rues » a été la seule réponse fournie. Très bouleversant à ce niveau de responsabilités.

Réponse du reste que ne s’empêcherait de lâcher n’importe quel vulgaire voyou des matitis de Libreville. Et le monde entier l’a entendu.

D’autres faits de la même vacuité se sont enchaînés pour traduire et matérialiser les relents de banditisme qui forgent le fort intérieur de nombreux acteurs politiques qui ont accompagné plusieurs décennies durant le parcours d’Omar Bongo Ondimba.

Au plus fort des débats ayant ponctué les joutes verbales de la campagne électorale de la présidentielle 2016, il nous a été donné d’assister à d’autres incartades de grande désolation dont au déni de nos us et coutumes.

Comment chez les Bantu appelle-t-on le frère de la femme avec qui l’on a eu des enfants ? Chacun a la réponse.

Or, répondant au panel des journalistes venus du continent pour assurer la couverture médiatique du scrutin présidentiel qui lui posaient la question sur l’état de ses rapports avec son beau frère de président sortant, Ali Bongo Ondimba, du reste son principal adversaire, « Ce n’est pas mon beau frère » a été la réponse avancée par l’un des principaux candidats au scrutin présidentiel d’août 2016. (Nous y reviendrons avec forces et détails pour expliquer le vote sanction contre le candidat Jean Ping dans la province du Haut-Ogooué).

Les Gabonais n’en ignorent rien. Le monde entier l’a entendu. Cette réponse raisonne encore dans leur tête comme si c’était hier.

Le banditisme ne s’accommode pas de grands destins

Même au quartier, plus près et autour de nous, tout le monde sait comment qualifie-t-on un homme qui a eu des enfants dans la famille et qui renie au frère de la mère de ses enfants la qualité de beau frère. Inutile d’y aller par le dos de la cuillère, en français de chez nous, « c’est un bandit », avons-nous l’habitude de lâcher à tous bouts de champs.

Incendie au Senat gabonais

Au plus grand mépris des institutions qui fondent la République que l’on prétend vouloir diriger, l’on a eu à assister à d’autres actes et pratiques qui ne s’accommodent pas avec le profil des hommes politiques dignes de respect et de considération dont on pourrait graver les noms au panthéon d’hommes d’Etat ou des illuminés.

C’est le recours systématiquement à la rue et à l’instrumentalisation des groupes de voyous au sein de la diaspora gabonaise qui n’ont rien à avoir avec les étudiants. Objectif avoué : vilipender et jeter l’opprobre aux plus hautes autorités de la République gabonaise.

Plus proche de nous dans un passé récent, alors que la logique aurait voulu que les fils et les filles d’un même pays se regroupent autour d’un dialogue inclusif pour baliser ensemble l’horizon d’un meilleur avenir et discuter ensemble des sujets qui fâchent dans un esprit de concorde et d’unité, une fois de plus, qu’a-t-on vu et à quoi assistons-nous ?

Des acteurs politiques majeurs, ou prétendus tels, s’illustrent par des stratégies de pourrissement en faisant « cavaliers seuls» tout en prenant en otage des bandes de partisans prêts à les suivre comme des moutons de Panurge dans leurs entreprises suicidaires.

Par ailleurs, l’appel adressé aux Forces de défense et de sécurité tendant à faire basculer le pays dans la violence en dit long sur leurs intentions avérées de va-t-en guerre.

En quoi cela présagerait-t-il d’un avenir rayonnant ou valorisant de la part des personnes qui prétendent faire figures d’hommes d’Etat ?

Le mea culpa d’Omar Bongo : une prophétie

C’est ici que le pronom « nous » utilisé par feu Omar Bongo Ondimba dans ce qu’il est admis d’accepter comme une prophétie prend tout son sens et son relief.

Malin qu’il était et en homme pétri de sagesse, il n’avait pas d’autre alternative que de faire usage de ce pronom « nous » dans sa valeur inclusive restreinte intégrant le locuteur qu’il était pour interpeller le groupe ou collectif d’acteurs de l’échiquier politique national, toutes tendances confondues, dont il a fait ses proches collaborateurs.

Persuadé de ce que la République est riche de ses différences, et dans une tonalité chargée d’humilité dont lui seul avait le secret, il avait mis un point d’honneur en se refusant d’indexer de manière frontale ni de vouer aux gémonies ceux des acteurs politiques avec qui il s’est entouré dans la gestion de la Res publica.

C’est seulement au soir de sa vie qu’Omar Bongo Ondimba, si avisé qu’il était, se sera rendu à l’évidence qu’il était entouré des bandits, des voyous narcissiques jusqu’au bout des ongles qui n’avaient rien à cirer avec le Gabon dans ses entrailles. Pauvre mère patrie !

L’aura-t-il compris trop tard? Certainement oui. D’où les raisons de ses pleurs, de son mea culpa. Voilà le sens à donner à sa déclaration testamentaire qui avait valeur d’un pouvoir libérateur. Omar Bongo disait ainsi « Adieu » au mode entier.

Aux grands hommes, un grand héritage

Que chacun tire parti de ce que nous enseigne l’Histoire. Si Martin Luther King, Gandhi, Nelson Mandela et d’autres qui viendront après eux verront leurs noms gravés en lettres d’or sur les tablettes de la postérité, cela le sera moins à cause de leurs relents de banditisme avéré mais plus par l’espoir d’une société de paix et de non violence que chacun d’entre eux aura eu à porter.

Les acteurs de la scène politique gabonaise sont-ils prêts à poursuivre leur parcours avec des mains souillées de sang ? Que les uns et les autres n’oublient pas que, comme le disait un ancien philosophe, l’homme est la mesure de toute chose.

Si le fruit des actes qu’ils posent ne participe pas à assurer la promotion de la majorité des hommes qui croient en la République, point de doute, les opposants actuels et anciens collaborateurs de feu Omar Bongo Ondimba s’éloigneront davantage de la lumière et seront seuls devant l’Histoire à porter les stigmates de leurs actes manqués.

C’est tout le sens à donner à la prophétie faite par Omar Bongo Ondimba quelques mois seulement avant son entrée dans la félicité : « Dieu ne nous a pas donné le droit de faire du Gabon ce que nous sommes en train de faire… ».

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Actualité africaine

About the Author

Lazard Obiang
Lazard possède 10 ans d'expérience dans le journalisme en ligne. Il s'occupe pour AfricTelegraph de l'actualité politique et économique au Cameroun, au Gabon et au Congo. Il travaille avec différentes presse en ligne au Gabon notemmant lenouveaugabon.com.

2 Comments on "Une prophétie plein de mystères au Gabon : Omar Bongo Ondimba était-il entouré des bandits en col blanc ?"

  1. C vraiment du grand n’importe quoi ! Vous devez être directement ou indirectement sacrément être bien payer par le pouvoir pour écrire des choses comme cela et tourner les choses de la sorte dans vos articles. Comme le plebiscite que vous avez publié sur ABO ! Affligeant alors que tous nous connaissons les réalités du pays et l incompétence de Tte l équipe dirigeante gabonaise et surtout de lui même. Passant des journées entières à manger dans son bureau et minimisant tout les sujets de gestion étatiques. Sur tout les manquements relevés lors de son « bilan » rien que le logement 800 en 7 ans !!! Et vous trouvez cela défendable ?! Continuez, Profitez bien ! Un jour le vrai sens des paroles d OBO permettra de faire de ménage à tout les niveaux du système. Et même des journalistes partisants comme vous ne pourrons que le reconnaître ou changer de métier.

  2. Le réel sens du « nous » du feu président!!!
    Celui qui pleurait dans les derniers jours qui ont précédé son départ etait dans un temps de répentence. Car oui Il s’incluait lui-même dans le « nous ». Non seulement lui-même mais aussi toute son équipe dirigeante dont faisait partie Mr Ali Bongo et Mr Jean Ping.
    Les 2 adversaires déclarés sous le mentorship d’OBA Lui meme Maitre en chef de l’héritage qu’il nous a laissé à tous. Un héritage de mensonge, de crimes inavoués et de méchanceté. Le feu qui s’allume aujourd’hui n’est que le résultat de la mal gouvernance de Bongo pere. La loi du semer-récolter est entrain d’agir. C’est une loi naturelle an laquelle aucun être humain vivant sur notre terre ne déroge. Je ne m’intéresse aucunement à la politique. Mais un livre que j’aime lire précise bien que  » ce qu’un homme homme sème, il Le moissonnera aussi. On ne se moque pas de Dieu ».

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