Sécurité transfrontalière : 202 personnes interpellées dont 2 soupçonnées de terrorisme

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202 personnes interpellées dont 2 soupçonnées de terrorisme, 40 baquettes d’explosif, 38 fusils, 623 motos frauduleuses et 2000 litres d’alcool frelaté saisis. C’est le bilan d’un contrôle de sécurité à la frontière entre le Togo, le Bénin, le Burkina et le Ghana.

En Afrique de l’Ouest, la transhumance transfrontalière constitue une stratégie très importante de production animale. Outre le fait qu’elle permet de nourrir, voire de sauver le cheptel sahélien, elle contribue à l’intégration régionale et à l’approvisionnement en produits d’origine animale d’une population de plus en plus nombreuse et urbanisée.

En effet, elle contribue à la production de plus de 65% de la viande bovine, 40% de viande de petits ruminants et 70% du lait de la sous-région (FA0, 20121 ), ce qui représente annuellement 661 750 tonnes de viande et 1 435 000 tonnes de lait. En tout cas, une opération de sécurisation s’est déroulée à « Koudoulgou 2018 » menée conjointement entre le Bénin, le Ghana, le Togo et le Burkina qui a mobilisée 2902 éléments des forces de défense et de sécurité du 15 au 18 mai 2018. C’est dans l’objectif de sécuriser les frontières que partagent ces quatre pays.

D’une manière générale, au niveau régional, les textes sont inadaptés, non opérationnels et souvent inapplicables. La FAO  souligne que « Les textes réglementaires signés par les États de la CEDEAO en 1998 ne sont pas appliqués ; dans le même temps, chaque pays côtier adopte lui-même ses propres textes, le plus souvent en contradiction totale avec les lois sous régionales, laissant les agents et les structures décentralisées, notamment les communes, dicter leurs propres lois sur les éleveurs et sur les troupeaux transhumants ; le certificat international de transhumance (CIT) mis en place par la CEDEAO depuis 1998 ne constitue plus une garantie dans certains États de la sous-région qui l‘ont pourtant adopté; l‘obtention même de ce certificat relève d‘un parcours de combattant pour les éleveurs dans certaines régions ».

Au Burkina Faso et au Mali, les dispositions législatives conditionnent la libre TT à la réciprocité, ce qui n’est pas conforme aux dispositions communautaires. Les droits et obligations de ces États résultent principalement des dispositions de la Décision CEDEAO et ce sont seulement ceux qui ne relèvent pas de cette décision qui ont un fondement conventionnel bilatéral pouvant nécessiter la réciprocité.

Au Togo, l’exigence d’une information préalable des autorités nationales, de toute TT, 60 jours à l’avance, le prélèvement de taxes de pâture multiples aux taux souvent élevés, ne sont pas nécessairement conformes aux dispositions communautaires CEDEAO; de telles dispositions réglementaires sont de nature à entraver la libre TT dans la région. Malgré l’imposition de ces taxes, le Togo demeure le pays qui attire le plus grand nombre de transhumants transfrontaliers.

Quant au Bénin, il avait interdit la transhumance sur son territoire de 1995 à 2003, et des difficultés sont encore de nos jours mentionnées par les éleveurs pendant leur traversée. En 1995, suite à des troubles dans le centre du pays (officiellement 90 morts entre 1989 et 1994), le Gouvernement a décidé de suspendre la TT ; une mesure dénoncée par les autres États.3 La gestion de la TT continue encore à alimenter les débats au plus haut niveau de l’État béninois.

En 2012, elle a fait l’objet d’une question orale suivie de débats à l’Assemblée nationale. Les députés étaient restés insatisfaits à la suite des réponses données par le gouvernement. Dans ces circonstances, une harmonisation des textes nationaux demeure une exigence fondamentale.

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Mapote Gaye
Mapote Gaye journaliste Sénégalais Consultant. Formateur en communication, Marketing et Management

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