Soudan du sud : Salva Kiir et l’armée pointés du doigt dans les combats de juillet à Juba

Salva Kiir
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C’est ce qui ressort du rapport des experts de l’ONU. Dans les violents affrontements qui se sont produits en juillet à Juba, capitale du Sud Soudan, entre forces gouvernementales et partisans de l’ex-vice président sud-soudanais Riek Machar, l’implication personnelle du président Salva Kiir et le haut commandement de l’armée semble avoir été mise à l’index, accusent les experts de l’ONU.

Selon la même source, les exactions sans précédent qui ont accompagné ces combats dont des saccages, violences et viols collectifs d’employées d’organisations internationales, n’étaient pas seulement le fait de soldats en maraude.

Dans leur attaque, les militaires ont pris d’assaut une résidence proche d’une base de l’ONU. Violant plusieurs employées étrangères et tuant un journaliste sud-soudanais.

Au regard de la gravité des faits et le degré de violence, (le grand nombre de soldats impliqués et l’ampleur du pillage), il y a lieu de penser que « cette attaque a été bien coordonnée et ne peut pas être considérée comme un acte de violence et de vol opportuniste », soutiennent les experts.

Dans ces combats d’une rare violence qui s’étaient déroulés du 8 au 11 juillet à Juba, l’armée régulière SPLA et les ex-rebelles de Riek Machar se sont livrés dans des combats à l’arme lourde. Occasionnant au moins 300 morts et poussant 60.000 personnes hors du pays.

A voir l’ampleur des hostilités, menées à l’aide d’hélicoptères MI-24 et d’unités blindées, indique-t-on dans le rapport, pas l’ombre d’un doute que ces combats ont été dirigés au plus haut niveau des structures de commandement de la SPLA ».

Il n’y a que seuls le président Kiir et son chef d’état-major Paul Malong qui « pouvaient avoir l’autorité pour déployer des MI-24 », martèle-t-on chez les experts.

Dans la foulée, l’ex vice-président Riek Machar a pris ses jambes à son coup en compagnie de centaines de ses partisans. Il s’est retrouvé d’abord en République démocratique du Congo (RDC) voisine, avant de gagner le Soudan. Il s’est fait du coup remplacé comme vice-président par Taban Deng Gai.

L’ONU a dénombré plus de 300 cas de violences sexuelles, commis principalement par des soldats loyalistes, à Juba et contre des femmes et filles fuyant la capitale.

Cloitrés dans leur camp, les Casques bleus de la Mission de l’ONU au Soudan du Sud (Minuss) s’étaient montrés dans l’incapacité d’empêcher ces exactions. D’où la nécessité du déploiement de 4.000 Casques bleus supplémentaires africains pour renforcer la sécurité dans la capitale.

Une certaine tension serait perceptible chez les militaires et plus largement parmi la population suite à la hausse du coût de la vie et l’incapacité du gouvernement à payer les salaires de manière régulière. Certains fonctionnaires n’ont pas été payés depuis mai 2016 et la monnaie locale a perdu près de 90% de sa valeur depuis décembre 2015. Notons que l’économie « s’est sensiblement effondrée » avec une inflation annuelle atteignant 661,3% en août.

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Lazard Obiang
Lazard possède 10 ans d'expérience dans le journalisme en ligne. Il s'occupe pour AfricTelegraph de l'actualité politique et économique au Cameroun, au Gabon et au Congo. Il travaille avec différentes presse en ligne au Gabon notemmant lenouveaugabon.com.

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