AFP dégraisse et envoie à la diète des hommes de la presse

Fabrice FRIES, le PDG de l'AFPFabrice FRIES, le PDG de l'AFP
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L’Agence France Presse (AFP) a concocté un plan de transformation en vue de supprimer progressivement 125 postes jusqu’en Afrique. C’est en substance l’annonce faite en octobre dernier.

Un plan social qui a tout pour déplaire aux hommes de la presse vient d’être brandi par le comité d’entreprise à la suite d’un constat tout aussi inquiétant sur les recettes que l’agence est habituée à générer mais qui baissent considérablement depuis 2014.

Fabrice FRIES, le PDG de l’AFP, tout en rassurant qu’il n’y aura « aucun départ contraint » a usé d’euphémisme pour viser la réalisation d’une économie substantielle de 14 millions d’euros. Comme quoi parler de perdre l’emploi est un cas de hantise d’espérance vitale qu’il faut annoncer avec précaution et susceptibilité.

Sur le fond, les charges augmentent rendant l’équation parfaitement  déséquilibrée. Connaissant les rouages de l’activité de la presse, l’AFP est dans la cohorte de tous les médias confrontés à la crise que les principaux clients du brut, des photos et des vidéos s’obligent à demander de revoir les coûts à la baisse, voire de résilier les contrats.

Le délégué syndical des journalistes en a fait un constat amer: « le chiffre d’affaires commercial ne se développe pas. » La direction a préféré un plan d’économie accompagné d’un recentrage stratégique autour de l’image. Entre les photos, les vidéos et les textes, le choix pénalise les journalistes qui confectionnent les textes. C’est à cet argument numéro un  que l’on irrite les salariés de l’agence: « une vidéo et une photo sans texte ! »

Pourtant ce n’est pas ce que pense Fabrice Fries : « la presse est en crise. Ce qui ne l’est pas en revanche, c’est la soif d’images dans l’univers de l’information ».

En Afrique comme au Gabon, l’AFP couvre une grande étendue du territoire en actualité et demeure incontournable. Malgré l’influence de Reuters, Bloomberg et A.P. Mais on accuse souvent l’agence de prendre la part de l’opposition. Le traitement médiatique sur la victoire du PDG au Gabon, l’hospitalisation du président Ali Bongo Ondimba. Ses nouvelles agacent un camp plutôt qu’un autre.

Réduire le nombre d’hommes de presse serait réduire les opinions qui sont surtout source d’enrichissement, et le plan social de l’AFP n’est pas une bonne nouvelle.

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William Tambwe
William Tambwe, chroniqueur et éditorialiste pour Africtelegraph.

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