Armée camerounaise : Malaise dans les rangs

Les militaires camerounaisLes militaires camerounais
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Des sources évoquent une éventuelle mutinerie  qui pourrait se produire à tout moment du fait des frustrations causées par le haut commandement militaire.

Les militaires camerounais de rang menacent de prendre les armes contre leurs chefs parce qu’ils sont maltraités. Ils se plaignent depuis des années et le gouvernement ne répond pas à leurs exigences au contraire, ils sont plutôt réprimés.

Cette fois, des sources bien introduites dans les services de renseignement militaire camerounais, la Sécurité militaire (Semil) indiquent que les bidasses sont prêts à passer l’action. Et, ça ne sera pas une simple marche dans la rue comme ce fut le cas du contingent de retour de Centrafrique il y a deux ans. La manifestation, indique nos sources, sera différente, et plutôt grave parce que violente.

Une éventuelle mutinerie pourrait se produire à tout moment au sein de la grande muette. Ceci du fait du traitement inhumain que subissent les soldats. Leur hiérarchie détourne leur prime, salaire et autres abus. Le malaise au regard des faits qui se déroulent au sein de l’armée camerounais montre que rien ne va dans le bon sens. Pourtant, les généraux font croire au président Paul Biya que tout va bien. Pendant ce temps, les soldats continuent de souffrir.

Tel est le cas des marins du front de guerre, qui se plaignent, mais rien n’est fait. Ils sont déjà à deux ans de mission, et aucune permission, même de 24 heures, ne leur est accordée. Leurs droits (frais de mission, frais d’alimentation et autres) seraient régulièrement détournés par leurs chefs. Par conséquent, ils menacent de s’en prendre à leurs chefs, et promettent de faire un bilan plus élevé que celui de leur camarade gendarme à Kousseri, Jude Mbeutchou qui a massacré quatre de ses collègues dont son supérieur, un chef d’escadron.

Les éléments du bataillon des troupes aéroportés (Btap), du bataillon blindé de reconnaissance ( Bbr ) et le Bataillon spéciale amphibie (Bsa) ont été démobilisés le mois dernier sans qu’un sou leur soit payé sur leurs primes volées par leurs chefs (11 millions FCFA environ chacun).

Tout ce qu’on leur a donné c’est juste un mois de salaire en les mettant en congé d’un mois, plus quelques médailles. Ils ont chacun des arriérés de loyers impayés. Leur situation est intenable. Mais le chef d’État-major de l’armée, le général René Claude Meka, apprend-t-on, aurait déclaré qu’on ne peut pas donner autant d’argent à un soldat. Preuve que le haut commandement militaire n’est pas prêt à rendre justice à ces soldats. Ces derniers vivent dans des conditions inhumaines, dormant dans des vieux containers et sont victimes des conditions de vie insupportables que leur imposent leurs chefs.

Aux chantiers navals, des sources font état de ce que le colonel Ndzana Christophe, commandant de la base navale de Douala, serait devenu plus un homme d’affaires qu’un officier de l’armée. Au départ, le contrat de gardiennage prévoyait que les chantiers navals devaient s’occuper des militaires qui les gardent, et les chefs devaient avoir leur part.

Le commandant Ndzana aurait refusé et ils ont conclu qu’il recevra 4 500 000 FCFA par mois. Les militaires devaient percevoir 10 000 francs par jour chacun, pour un contrat de 20 jours par mois, malheureusement pour ces soldats, le colonel homme d’affaires devenu aurait décidé d’octroyer 25 000 francs par militaire les 10 premiers jours et 40 000 francs les jours suivants. Si le militaire refuse, il est exposé à une série de sanctions.

La plupart des militaires que nous avons rencontré sont enragés à cause des mauvais traitements qu’ils subissent et des injustices qui leur sont infligées. Ils entendent régler cette situation en utilisant la manière forte, s’ils ne sont pas rétablis dans leurs droits et bien traités dans un bref délai.

Le général Pierre De Villier, chef d’état-major de l’armée française, vient de démissionner, parce que le Président Macron a réduit le budget de l’armée. Il a déclaré: «Je considère ne plus être à mesure d’assurer la pérennité du modèle d’armée auquel je crois pour garantir la protection de la France et des français».

Mais les généraux comme Sali Mohamadou, René Claude Meka et les autres, ne pensent plutôt qu’à s’enrichir personnellement par tous les moyens au mépris de la situation de l’armée camerounaise qui est chargée de protéger le Cameroun et les camerounais.

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Destin Mballa
Destin Mballa, journaliste camerounais.

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