Globalement, l’Afrique a connu, peu ou prou, deux décennies de forte croissance économique. Jamais les appels en faveur de l’industrialisation de l’Afrique ne se sont faits aussi pressants. Pourquoi aucune initiative n’est jusqu’alors parvenue à faire bouger les lignes de cet indicateur important du développement?
La croissance reposait sur l’expansion des marchés intérieurs introduite par une classe majeure en plein essor, l’amélioration de l’environnement des affaires, grâce à une meilleure gestion macroéconomique notamment, à la montée des cours des produits de base, à l’urbanisation et à la hausse des investissements publics et privés.
Le déficit persistant d’industrialisation entrave les économies africaines qui restent largement tributaires de l’agriculture, de l’exportation de matières premières non transformées et qui offrent peu de valeur ajoutée.
L’industrie africaine ne génère que 700 dollars américains de PIB par habitant en moyenne, trois fois moins qu’en Amérique latine (250 dollars) et une fois moins qu’en zone de l’Est (3400 dollars). Et ses exploitations se composent de produits manufacturés de faible technologie et de ressources naturelles non transformées qui représentent plus de 80 % des exportations de l’Algérie, de l’Angola et du Nigeria par exemple.
Ha-Joon Chang, économiste à l’université de Cambridge et co-auteur du rapport récemment publié par la CEA, « Politique industrielle transformatrice pour l’Afrique », partage cette opinion. Il appelle à une «politique imaginative» – de la créativité dans l’élaboration des politiques – et presse les décisionnaires de ne pas se limiter à une politique théorique. « Les pays africains ont besoin de se faire confiance pour développer des politiques alternatives et s’y tenir», avait-t-il annoncé à Addis-Abeba
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