Toxic Trade – Commerce Toxique. L’Agence d’Investigation Environnementale (AIE) vient de publier un rapport explosif l’exploitation forestière illégale au Gabon et au Congo. Razzia chinoise sur les forêts africaine, le rapport accuse directement plusieurs ministres de corruption. Jean Ping n’est pas épargné.
Publié cette semaine, ce rapport est financé par plusieurs fonds situés en Norvège, le Fond COX, ou encore la Weeden Foundation. Selon le rapport, des milliers de billes de bois sont entrées aux Etats-Unis via l’importateur Evergreen Hardwoods. Elles proviennent directement de la contrebande gabonaise et congolaise.
Selon l’AIE, ces Okoumés ont été coupés et exportés par la société Dejia Group, appartenant à Mr Xu Gong De. Cette société possède plus de 1,5 millions d’hectares de forêt tropicale au Gabon et au Congo.
L’AIE a découvert que le groupe Dejia a obtenu illégalement des concessions de forêt dont 100.000 hectares à Lebama.
Une razzia au Congo
Selon le document, 80% des forêts de Dejia Group sont au Congo.
Rien que l’une des filiales congolaise du groupe Dejia a surexploité et coupé plus de 15.000 arbres.
Au niveau groupe, la surexploitation représente entre 2013 et 2016, plus de 100.000 billes de bois. Et un chiffre d’affaire de prés de 80 millions de dollars.
Toujours selon le rapport, le Gabon et le Congo ont perdu plus de 4 milliards de francs CFA de taxes non collectées. L’argent des recettes s’évapore via des compagnies offshores basées à Hong Kong.
Des ministres gabonais et congolais corrompus
Le document décrit comment sont distribués d’énormes dessous de table à des ministres gabonais et congolais. Ainsi qu’à toute l’administration pour éviter « les petits problèmes ».
Au Congo, il prend l’exemple d’un appel d’offre lancé pour l’exploitation de la Forêt Lebama. Selon l’AIE, plus de 4 millions de dollars (2 milliards de francs CFA) de pots de vin, ont été versés pour obtenir le précieux permis d’exploitation.
Ainsi, selon les témoignages recueillis par le rapport, le groupe Dejia doit corrompre toute la chaîne administrative afin d’obtenir gain de cause. Pour cela, les petites mains sont « arrosées » dans les ministères. Et les ministres eux mêmes reçoivent des mallettes de cash. Environ 100 millions de francs CFA. Le rapport cite au Congo Henri Djombo, et au Gabon, Estelle Ondo et Jacques Denis Tsanga.
La campagne de Jean Ping financée par de l’argent sale
Autre révélation inédite du document. Jean Ping apparaît comme l’oncle de
Xu Gong De et serait même celui qui a permis à ce dernier de s’installer et faire fortune.
Le réseau des parrains du Groupe Dejia comprend notamment l’un des diplomates les plus influents d’Afrique, M. Jean Ping, ancien président de la commission de l’Union africaine et ancien président de l’Assemblée générale des Nations unies. En échange de son soutien politique et de ses nombreuses relations en Chine et en Afrique, M. Xu, qui n’est autre que le neveu de M. Ping, aurait été le principal financeur de la campagne présidentielle de M. Ping en 2016 au Gabon, comme des responsables du Groupe l’ont expliqué aux enquêteurs d’EIA.
Commerce Toxique – EIA GLOBAL