Plusieurs entreprises auraient facturé l’Etat gabonais pour des prestations qu’elles n’ont jamais effectuées.
Les experts de la Task Force ont réussi à faire annuler 241 milliards de créances douteuses après analyses approfondies sur pièces et sur le terrain. Après des graves révélations de la Task Force sur le règlement de la dette intérieur, Il est surprenant de constater que la très puissante Confédération patronale Gabonaise (CPG) qui se présente comme un interlocuteur privilégié du gouvernement dans le cadre du club de Libreville, ne se désolidarise pas de telles pratiques mafieuses.Sur plus de 200 milliards débloqués en 2019, certaines entreprises auraient même été payées, 2 fois, voir 3 fois. Aujourd’hui, le silence complice du Conseil gabonais du patronat de Francis Jean-Jacques Evouna et la Confédération patronale Gabonaise (CGP) d’Alain Ba Oumar dans l’annulation de 241 milliards de dette fictive suscite des questions dans l’opinion publique.
Pourquoi ces deux organisations syndicales ne prennent pas les précautions nécessaires pour congédier les entreprises membres de leur groupement qui ont tenté de voler l’Etat gabonais ? Pourquoi rembourser des entreprises dont les travaux ne sont pas visibles ? Qui sont les entreprises qui ont perçu 2, voir 3 paiements pour la même prestation comme le ministre de l’Économie le stipulait en mai 2019.
Le 10 janvier 2020, alors qu’il a été renommé au poste de ministre de l’Économie, Jean Marie Ogandaga annonçait la reprise du mécanisme d’apurement de la dette intérieure, en précisant qu’il existait des dettes fictives que l’Etat gabonais continuait à rembourser.
« Le constat est clair, il y a des dettes réelles, mais aussi celles qui n’existent que parce qu’un contrat a été signé. Or, la dette signifie qu’un travail a été réalisé. Le Code des Marchés dit que l’Etat paie après service fait. Mais la plupart du temps, nous voyons de la dette sans contrepartie. L’Etat ne paiera que la dette avérée.
Plusieurs centaines de millions de rétro-commissions auraient donc été perçues sur le paiement de plusieurs prestations fictives. Une confusion indigne d’une administration dotée d’outils de contrôle de l’exécution budgétaire. Gageons que l’opération de lutte anti-corruption actuellement en cours qui sans doute dévoilera ce qui semble être un énième scandale financier aux dépens du peuple gabonais.
A ce jour, les malversations et les facturations fictives aux fins de gonfler le niveau de la dette intérieure sont mises à nu par la Taskforce sur la dette intérieure et cela semble déranger plus d’un. Y-a-t-il eu complicité avec les entreprises indélicates ? Pourtant l’annulation de 241 milliards de dette devrait interpeller les responsables des organisations patronales à plus de rigueur et de vigilance.
En revanche, s’il y a eu des complicités de certains haut fonctionnaires pour faciliter à quelques entreprises de se retrouver avec des doublons, de se faire rembourser la même dette à trois reprises, la même année 2019, l’État va-t-il laisser faire? Ces agents seront-ils sanctionnés?
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