Ghana : plus de 10 000 occupants illégaux expulsés de la forêt de Subri​

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Une opération militaire d’envergure a permis de démanteler un vaste campement illégal dans la réserve forestière de Subri, révélant un réseau complexe d’activités criminelles et mettant en lumière les défis environnementaux et sécuritaires du pays.

Une opération militaire sans précédent

Le 15 avril 2025, une opération conjointe menée par la Commission forestière du Ghana et les Forces armées ghanéennes a abouti au démantèlement d’un campement illégal situé dans la section Abrewa-Ninkra de la réserve forestière de Subri, dans la région occidentale du pays. Cette intervention a permis de déloger plus de 10 000 personnes, principalement des ressortissants du Ghana, du Nigeria, de la Guinée, du Mali, du Niger et du Burkina Faso. Les autorités ont découvert un réseau de criminalité transfrontalière impliquant des activités telles que l’exploitation minière illégale, la prostitution, le blanchiment d’argent et la traite des êtres humains. 

Les forces de sécurité ont détruit des structures de fortune, notamment des abris, des bordels et des installations minières. Des victimes de la traite des êtres humains, dont de jeunes femmes contraintes à la prostitution et à la consommation de drogues, ont été secourues. Les autorités ont qualifié le site de « véritable ville souterraine » dédiée à des activités criminelles, soulignant l’ampleur de l’infiltration illégale dans la réserve forestière. 

Pour prévenir toute tentative de réinstallation, les autorités ont annoncé le maintien d’une présence militaire dans la zone pendant au moins deux semaines. Cette mesure vise à assurer la sécurité de la réserve forestière et à dissuader les activités illégales futures. 

Une crise environnementale et sécuritaire majeure

L’occupation illégale de la réserve forestière de Subri a entraîné une déforestation massive, la pollution des cours d’eau et la destruction de la biodiversité locale. Les activités minières non réglementées ont laissé des cicatrices profondes dans le paysage, compromettant la régénération naturelle de la forêt. 

La présence de groupes armés, tels que les « Budos », qui contrôlaient l’accès à la zone et imposaient des taxes illégales, représente une menace directe pour la sécurité nationale. Ces groupes étaient lourdement armés et impliqués dans diverses activités criminelles, rendant l’intervention des forces de l’ordre particulièrement périlleuse. 

Cette situation met en évidence les faiblesses des systèmes de surveillance et de protection des réserves forestières au Ghana. L’ampleur de l’occupation illégale et la complexité des activités criminelles suggèrent une absence de contrôle efficace et une nécessité urgente de renforcer les mécanismes de gouvernance environnementale. 

Vers une réforme de la gestion forestière

Les autorités ghanéennes reconnaissent la nécessité de renforcer les capacités des institutions chargées de la gestion des ressources forestières. Cela inclut l’amélioration de la coordination entre les différentes agences gouvernementales, la formation du personnel et l’allocation de ressources suffisantes pour surveiller et protéger les réserves forestières.​

Étant donné la dimension transfrontalière des activités illégales découvertes, une coopération accrue avec les pays voisins est essentielle. Le partage d’informations, la coordination des actions et la mise en place de mécanismes régionaux de surveillance peuvent contribuer à prévenir la récurrence de telles situations.​

Impliquer les communautés locales dans la protection des réserves forestières est crucial. Des programmes de sensibilisation, des initiatives de développement alternatif et des incitations économiques peuvent encourager les populations à participer activement à la conservation des forêts et à résister aux tentatives d’exploitation illégale.​

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