Angola : Chute de l’or noir, place à l’inflation

José Eduardo dos Santos, Président de l'Angola
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La chute des cours du pétrole a sérieusement touché l’Angola. La monnaie locale, le kwanza a subi une inflation depuis le mois de juin. Le pays a connu un développement rapide ces dernières années, justes après la guerre civile. Sa capitale Luanda a même été classée deuxième, derrière Hong Kong, selon les données du cabinet américain Mercer. La baisse des prix du pétrole est venue changer la donne.

Les populations de l’Angola vivent désormais au rythme d’une vie plus chère. Leurs salaires sont impactés par les effets néfastes de la chute des prix du pétrole. Une première dans un pays qui a connu l’opulence depuis la fin de la guerre civile en 2002.

Les prix au marché sont plus élevés par rapport au pouvoir d’achat des angolais. Ces derniers doivent désormais acheter une bouteille d’eau importée ou accéder aux locations immobilières à des coûts inaccessibles.

Une demi-douzaine d’œufs coûte 3,5 dollars, tout comme un paquet de fromage importé. Un gros sac de riz ou trois filets de saumon valent 30 dollars.

La dépendance au pétrole a permis autrefois à Luanda d’être comparé à Dubaï. L’argent coulait à flots et les gratte-ciel se multipliaient.

Après sa croissance de 20% du PIB en 2007 et sa chute drastique de moins de 2% en 2016, l’inflation a atteint 30% dans ce pays. Et pourtant, l’Angola est le deuxième producteur d’or noir en Afrique.

Jorge Pinto, ingénieur et membre de l’Association des industries angolaises, explique. « L’huile, le riz et le poulet sont des produits essentiels, mais les familles n’ont pas les moyens de les acheter. »

Pour cet ingénieur, « l’objectif de l’Angola doit être la diversification, l’industrialisation et l’agriculture. »

Rappelons que l’’Angola importe 95% de ses produits. Sa capacité à importer s’est réduite compte tenu de la baisse des cours du pétrole.

Cette inflation vient toucher une population qui subi déjà des inégalités. Plus d’un tiers de la population vit dans la pauvreté. De nombreux habitants de Luanda sont dans des maisonnettes en tôle, dans les bidonvilles.

La ville a même connu une épidémie de fièvre jaune à cause des ordures décuplées suite à l’instabilité du budget municipal.

Le président Dos Santos a récemment refusé de négocier un prêt auprès du Fonds monétaire international (FMI). Ce qui pousse Soren Kirk Jensen, expert de l’Angola au centre de réflexion londonien de Chatham House à s’interroger. Il se pose des questions sur les réformes prévues par le gouvernement face à cette crise qui fait déjà des dégâts.

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Lazard Obiang
Lazard possède 10 ans d'expérience dans le journalisme en ligne. Il s'occupe pour AfricTelegraph de l'actualité politique et économique au Cameroun, au Gabon et au Congo. Il travaille avec différentes presse en ligne au Gabon notemmant lenouveaugabon.com.

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