L’interpellation récente de deux hauts commis de l’État fait agiter les hommes de médias qui piétinent l’éthique et la déontologie journalistique au nom des prébendes.
En 2006 au Cameroun, le président Paul Biya sous la pression des bailleurs de fonds internationaux lance une vaste campagne anti-corruption appelée “Opération Epervier”. Des anciens ministres et dirigeants d’entreprises publiques et parapubliques sont arrêtés, reconnus coupables des délits de détournement de nombreux milliards de Fcfa, puis condamnés à des peines de prison lourdes.
L’opération Epervier, lancée sous le gouvernement Inoni Ephraïn ne va d’ailleurs pas épargné ce Premier ministre. Aujourd’hui, les prisons de Yaoundé et Douala comptent de hautes personnalités, parmi lesquelles un Premier ministre, plusieurs secrétaires généraux de la présidence de la République.
La campagne anti-corruption sera suivie de la création des institutions spécialisées à cet effet comme la Conac ( la commission nationale anti-corruption). Si au départ cette campagne est appréciée du fait même que la plupart des pontes incarcérés sont originaires de la même région et ethnie que le président Biya, elle fera néanmoins l’objet de manipulation et récupération politique d’une catégorie de presse et d’une opposition en mal de sensation. Très rapidement, la presse nationale et internationale est mise à contribution. Seulement, le rôle qu’elle va jouer n’est pas en phase avec les règles de déontologie journalistique. Les médias vont rapidement ériger les prévaricateurs de la fortune publique en martyr et arborer ainsi la toge de prisonnier politique.
Ces arrestations vont ainsi constituer un véritable business pour les patrons de presse et journalistes qui vont décaisser d’importantes sommes d’argent auprès de ceux qui ont détourné de fonds et polir leur image tout en manipulant l’opposition.
Aujourd’hui, des faits similaires sont observés au Gabon, pays voisin du Cameroun, depuis le lancement de l’opération Mamba et la récente interpellation de Juste Valère Okologo W’Okombat, directeur général de la société nationale immobilière (SNI) et Alain Ditona Moussavou, ex-patron l’ex-patron de la CDC et actuel PCA de la Comilog.
L’opération Mamba fait des gorges chaudes au Gabon
Depuis, l’arrestation de Juste Valère Okologo et Alain Ditona Moussavou fait couler beaucoup d’encre et de salive. On n’entend tout et n’importe quoi dans la presse et sur les réseaux sociaux. Les oiseaux de mauvais augure font feu de tout bois pour manipuler l’opinion publique nationale et internationale. Le plus surprenant dans tout est de constater que cette œuvre vient de l’opposition alors que ces deux personnalités sont du camp de la majorité présidentielle. Et les faits qui leurs sont reprochés sont avérés puisqu’ils ont même été inculpés par le juge d’instruction. Ce sont des cas de présumés détournements de deniers publics. Mais l’opposition, à travers des médias à sa solde, en a récupéré et fait tout une affaire personnelle.
Ils parlent ainsi de chasse aux sorcières, de règlement de compte entre les membres du pouvoir en place. Il est à préciser tout de même que si ces deux personnalités étaient de l’opposition, le président Ali Bongo Ondimba serait immédiatement traité de dictateur, de tyran sanguinaire qui veut neutraliser ses opposants. Bien encore, si un membre de l’opposition était interpellé dans le cadre de l’opération Mamba, la réaction de l’opposition serait justifiée.
Mais tel n’est pas le cas actuellement et rien ne justifie un tel agissement rythmé par des méthodes de diabolisation, manipulation et désinformation. Car, comment expliquer tant d’agissements des médias de l’opposition dans une affaire de corruption où la justice ne demande qu’à faire son travail ? Cette attitude est d’ailleurs fustigée par le président du mouvement Honneur et Dignité, Télésphore Obame Ngomo qui a réagi sur les réseaux sociaux.
Comme à son habitude, l’homme politique s’interroge sur l’intégrité même de ces journalistes et rappelle le rôle des médias dans une société. Télésphore Obam Ngomo dénonce une démarche journalistique boiteuse de ces journalistes de l’opposition qui tournent en rond et qui se posent en avocat défenseur de ces prévaricateurs.
Pour le président du Mouvement Honneur et Dignité, l’opposition devrait plutôt se réjouir à double titre d’une opération dont le but est de pourchasser ces gestionnaires qui portent atteinte à la fortune publique. Mais, l’opposition se range du côté de ceux-là même qui pillent la République. A travers une telle attitude, l’opposition gabonaise, selon Télésphore Obam Ngomo, vient une fois de plus prouver qu’elle est irresponsable.
Une opposition irresponsable en mal de sensation
L’attitude de l’opposition après ces arrestations n’est pas surprenante pour certains Gabonais quand on sait par le passé que son chef Jean Ping, après avoir perdu l’élection, a voulu à chaque fois déstabiliser le Gabon. A plusieurs reprises, le leader de l’opposition en a appelé à la destruction, aux casses et à une insurrection généralisée, bafouant à coup sûr les notions de civisme et de patriotisme. Dans ce cas de figure, doit-on aspirer à diriger un pays que l’on veut détruire ? Télésphore Obame Ngomo dans ce sens rappelle aux journalistes proches de l’opposition les règles de déontologie et d’éthique journalistique.
D’après lui, le métier de journaliste impose le respect d’une certaine déontologie et l’enracinement à certains principes. Pour le cas échéant, note-t-il, la cabale sur la garde à vue de Juste Valère Okologo et d’Alain Ditona, relève de la la désinformation, la recherche de faux débats et de la manipulation.
Il faut tout de même souligner que la justice reproche à ces deux personnalités une mauvaise gestion du projet de la construction de logements au Gabon pour ce qui est de M. Okologo. Les sommes énoncées dépassent des centaines de milliards de francs CFA. Alain Ditona pour sa part, c’est un rapport de 66 pages sur les exercices de 2010 à 2014, provenant de la Cour des comptes qui justifie sa garde à vue.
Par conséquent, il n’y a pas de débat à ce sujet, affirme le leader du Mouvement Honneur et Dignité. Les deux personnalités, inculpées, ayant présenté de garanties au juge d’instruction, ont été laissées en liberté provisoire.