Le journal « Jeune Afrique » vient de confirmer, encore une fois, qu’il est un journal à la solde des dictatures. Alors que toutes les tendances annonçaient le président Sassou Nguesso perdant du scrutin de dimanche, le journal de François Soudan est le seul à annoncer la victoire du Chef de l’Etat congolais au premier tour.
Il a tout d’un journal sérieux ; mais il n’en est pas un surtout quand il s’agit de défendre l’indéfendable. Depuis quelques années déjà, le journal Jeune Afrique s’est détourné de sa première mission. Sa nouvelle mission, défendre les intérêts de « ses amis » présidents en manque de crédibilité. Les périodes des scrutins sur le continent sont, pour ce journal qui est aussi en ligne, les moments où ses chiffres d’affaires connaissent une hausse. Loin de servir la vérité, le journal de François Soudan est prêt à tout aux prix des billets de banques.
Et que dire quand il s’agit de transformer une défaite électorale d’un certain Denis Sassou Nguesso en une victoire ? François Soudan et son journal s’y adonnent à cœur joie. Et pour cause le directeur de la rédaction de Jeune Afrique, est marié à Arlette Nonault, l’une de nombreuses nièces de Denis Sassou N’guesso. Une proximité qui fait presque de ce journaliste, le griot d’un tyran
Soudan, le griot de Sassou
Dans les sociétés traditionnelles africaines, le griot est un personnage important dans l’entourage du roi. Permanemment, il est censé chanter la gloire de son roi et crier ses hauts faits en des termes laudatifs. Confondant ce rôle à celui du journaliste, François Soudan s’y adonne à cœur joie avec un zèle sans précédant. Depuis l’annonce du référendum, dont l’objectif est de sauter le verrou de la limitation du mandat présidentiel au Congo, Jeune Afrique n’a de cesse de publier des tribunes élogieuses à la gloire du tyran qui traine déjà trente ans de son existence au pouvoir.
Pour la campagne présidentielle du scrutin du 20 mars, François Soudan a consacré à « son beau père », un documentaire intitulé : Denis Sassou N’guesso : sa vie et le pouvoir, coréalisé avec Jean Baptiste Farran. Pour récompenser son « griot », l’autocrate Sassou attribue son nom à une de ses rues: rue François Soudan, au quartier Moukondo-la Base à Brazzaville, dans laquelle habite le couple Nonault-Soudan.
« Une distinction » au mépris des grands noms qui ont marqué l’histoire du Congo au profit des intérêts personnels et qui fait sans doute perdre la tête à Francois Soudan qui annonce « Denis Sassou N’guesso vainqueur dès le premier tour avec 61, 4 % des voix sur environ 52, 7 % des suffrages représentant 1 117 637 votants, ce qui équivaut à 297 143 voix obtenues ».
Contre-attaque des internautes
Les internautes n’ont pas tardé à critiquer « l’incohérence des statistiques » délivrées par Jeune Afrique, en recourant notamment à la règle de trois : si 1 117 637 équivaut à 100%, 297 143 équivaut à 26.56%, explique une internaute. Les heures d’après, le site Jeune Afrique ayant procédé à la mise à jour de l’article, s’est confondu en « une erreur de transmission ». Trop tard !
La vigilance du peuple est de mise dans cette élection qui s’est déroulée sans moyens de communication « nous craignons que l’on nous vole notre victoire », alerte Frid Armel Louzala, photographe congolais qui soutient le Général Mokoko qui, selon les résultats de l’opposition arriverait en tête de ce scrutin. Avec 37 % des voix recueillies, le Général Mokoko serait le grand vainqueur de l’élection présidentielle au Congo. Il serait suivi par Parfait Kolelas avec 20% des voix. Denis Sassou Nguesso n’arriverait qu’en 3ème position avec 11% des suffrages exprimés.
Pour sa part, la Commission nationale électorale indépendante (CNEI) vient de déclarer cet ancien officier vainqueur au premier tour lors de la présidentielle avec 60,39% des voix. Se dirige-t-on vers un pays avec deux présidents déclarés ? La question reste posée. Pour l’heure, les internautes sont réduits au silence par les autorités qui ont tout simplement coupé tout moyen de communication dans le pays. Ainsi va l’Afrique et sa démocratie.
Prosper A.
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