C’est sous un air moins détendue que le procès de l’ex-première dame ivoirienne, Simone Gbagbo, jugée pour « crimes contre l’humanité », s’est réouvert le 20 juin 2016 à Abidjan, après une semaine de suspension et un joyeux anniversaire entonné à l’endroit de l’accusée, par ses partisans.
L’audience relative à la suite du procès de l’épouse de Laurent Gbagbo a repris le 20 juin 2016, par l’interrogatoire de la partie civile qui a apparemment altéré la bonne humeur de l’ex première dame, Simone Gbagbo, comparée à l’atmosphère des précédentes auditions.
Comme lors de ses précédents passages, l’ex première dame continue de réclamer des preuves qui prouvent sa culpabilité face aux faits qui lui sont reprochés.
« Je n’en ai pas eu connaissance. Et qu’est-ce qui prouve que cela ait été retrouvé chez moi ? », a-t- elle lancé pour minimiser le document évoquant la mise en place de barrages lors de la crise postélectorale, présenté dans la salle par un avocat.
A la partie civile de répliquer, « en 2011, vous avez exhorté à la résistance. Qu’est-ce que cela voulait dire ? Qui est celui que vous appelez « chef bandit » ? Est-ce Alassane Ouattara ? Avez-vous armé la population civile ? ».
A la question, Simone Gbagbo répond à la négative et ajoute, « C’est grave ce dont on m’accuse. Je suis choquée. Je n’ai envoyé personne faire la guerre, les combats je ne les ai menés qu’avec ma bouche ».
Hier, la parole est revenue à la défense de celle, que les ivoiriens ont souvent nommée, « la Dame de fer » et qui risque la prison à perpétuité malgré qu’elle ait, depuis le début de son procès, plaidé « non coupable ».
Interrogée sur la disparition à Abidjan de Guy-André Kieffer, du non de ce journaliste indépendant franco-canadien qui a disparu le 16 avril 2004 sur un parking de la capitale économique ivoirienne alors qu’il avait rendez-vous avec Michel Legré, beau-frère de Simone Gbagbo, dans cette affaire où elle est citée, elle a demandé mardi lors d’une audience que progresse l’enquête.
Le journaliste enquêtait sur des malversations financières, notamment dans la filière cacao, dont le pays est le premier producteur mondial. L’enquête menée en France s’est orientée vers des cercles proches du pouvoir de Laurent Gbagbo.