Le Programme régional des pêches en Afrique de l’Ouest (PRAO) est en parfaite adéquation avec la mission de la Banque mondiale, qui est d’éradiquer l’extrême pauvreté et de stimuler la prospérité partagée de manière durable.
Avec le PRAO, le Sénégal s’est donné des capacités pour mettre en place un système de gestion de pêche qui permet au pays de bénéficier d’une plus grande proportion de la richesse générée par l’exploitation durable des ressources marines. Pour ce faire, le PRAO a été décliné en une série de projets mis en œuvre en trois phases. Premièrement, indique M.Julio Ricardo Loayza, c’est le renforcement de la gestion des pêches et de la lutte contre la pêche illicite, non déclarée et non réglementée. Deuxièmement, dit-il, il s’agit de l’amélioration de la gouvernance, le renforcement de l’intégration régionale et l’augmentation des recettes, et, enfin, avec une robuste gestion des pêches empêchant la surexploitation, « il est devenu possible de promouvoir une croissance durable avec un rôle clé pour le secteur privé » renchérit-il.
Pour Julio Ricardo, le poisson est la principale ressource pour les communautés côtières de pêcheurs qui font partie des plus pauvres et des plus vulnérables au Sénégal. « La pêche est une tradition, une culture et un moyen de subsistance pour ces communautés. Ce mode de vie, cependant, est menacé car les principaux stocks de poissons ont été surexploités en raison de la défaillance des systèmes de gestion conventionnels qui n’ont pas permis de gérer l’accès aux ressources marines ou de réduire la pêche illicite, évitant ainsi la reconstitution des stocks » rajoutera t-il. Pourtant, la zone économique exclusive du Sénégal, une des plus riches du monde pour la pêche, représente une importante source d’opportunités si le Sénégal se donne les moyens d’une gestion innovante de la pêche, capable de gérer l’accès et de réduire le pillage des ressources halieutiques par les pêcheurs illégaux.
Monsieur Julio a fait savoir que « c’est un modèle qui intéresse aussi des pays voisins ». Cependant, déclare t-il, pour une véritable émergence de la gestion communautaire de la pêche, il faudrait une décentralisation accrue et une véritable délégation des pouvoirs aux communautés qui sont prêtes à les assumer. En ce qui la concerne, il a soutenu que « la Banque mondiale ne peut que réaffirmer sa volonté de continuer à travailler avec les pays de l’Afrique de l’Ouest ».
Be the first to comment on "Projet régional de la pêche en l’Afrique de l’Ouest : La Banque Mondiale étale un bilan"