Comment faire pour sortir la République Démocratique du Congo (RDC) de l’impasse politique ? Les parties prenantes au dialogue de la Cité de l’Union Africaine, sous la facilitation du diplomate togolais Edem Kodjo, sont d’accord pour une transition de deux ans au minimum, le temps qu’elles jugent nécessaire pour préparer des élections crédibles et apaisées.
Le projet d’accord politique que toutes les composantes au dialogue s’apprêtent à signer, prévoit que la frange de l’Opposition menée par Vital Kamerhe occupe la Primature. Les participants essaient de se tailler un accord sur mesure dans lequel ils ont décidé que les animateurs des Institutions de la Transition conservent le droit de briguer des mandats aux prochaines élections à l’unique condition de démissionner 90 jours avant la tenue des scrutins.
Mais, le Rassemblement des Forces politiques et sociales acquises au Changement développe un tout autre discours. Réunis en Conclave, le mardi 4 octobre 2016 à Limeté, au siège de l’UDPS, les membres du Rassemblement ont produit un cahier des charges qui exige la tenue d’un Dialogue crédible inclusif mettant aux prises, d’un côté, le groupe de la Cité de l’Union Africaine et, de l’autre, l’Opposition tshisekediste, katumbiste et autres. Une fois ce Dialogue convoqué sous la facilitation d’un émissaire international autre qu’Edem Kodjo et n’opérant pas dans la région des Grands Lacs, le Rassemblement va réclamer la démission du Président de la République, Joseph Kabila, le 19 décembre 2016, suivie de la mise en place d’un régime spécial approprié.
S’agissant de la séquence électorale, le Rassemblement et ses alliés ont pris position en faveur de la tenue, le même jour, de la présidentielle et des législatives. Avant d’y arriver, le fichier électoral devait être nettoyé et les opérations d’enrôlement des électeurs accélérées.
Mais, les politiciens qui se réunissent à la Cité de l’Union Africaine, hésitent, pour des raisons techniques de dire exactement quand est-ce qu’aura lieu la cérémonie de passation de pouvoir entre les deux Présidents, c’est-à-dire, le sortant et le nouvel entrant. Entre temps, la Commission électorale de la RDC (Céni) projette d’organiser la présidentielle fin 2018, arguant des contraintes logistiques pour justifier ce report.
Il faut noter qu’il est possible que les deux schémas se neutralisent ou se télescopent. On parle de plus en plus, d’une troisième voie constitutionnelle qui amènerait le Président du Sénat à la magistrature suprême. Il n’est, toutefois, pas exclu que les choses se décantent si un dauphin était désigné dans le camp présidentiel.
Dans le cas où la voie des élections devenait grandement ouverte, des dissensions pourraient apparaître dans tous les camps, avec la rivalité autour de candidature unique ou commun.
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