L’annonce mi juillet de réintégrer l’Union Africaine (UA) a mis le Maroc sur orbite. Le pays tient mordicus à rallier des soutiens à sa cause pour réaliser son rêve.
Dans ses différents discours pour présenter la nouvelle dynamique économique du royaume, le roi Mohammed VI explique à chaque fois que sa stratégie porte sur la coopération ‘’sud sud’’ ‘’solidaire’’ ou encore ‘’co-développement’’ avec en toile de fond, une pincée de rhétorique anti coloniale. « Au cours de mes visites en Afriques, ou encore à travers les projets que j’y initie, il ne s’agit nullement de donner des leçons, je propose plutôt que nous partagions nos expériences », a dit le roi dans un entretien avec la presse malgache.
Un professeur de l’université de Marrakech, Driss Grini, a de son côté soutenu que, les convoitises des grandes puissances mondiales sur les ressources en Afrique seraient désormais ‘’mal perçu par les Africains’’. A l’évidence, les relations entre le Maroc et les pays subsahariens sont bien vues, car elles s’appuient sur une vision d’intérêt commun basée exclusivement sur la logique ‘’Gagnant – gagnant’’.
En effet, cela fait une quinzaine d’années que le royaume du Maroc a lancé sa ‘’stratégie africaine’’, en s’appuyant spécifiquement sur ses ‘’Champions nationaux’’, fleurons de son économie prenant appuie dans les métiers de la banque, l’assurance, les télécommunications, l’industrie et la construction immobilière.
« La vision marocaine consiste à faire de ces firmes nationales de véritables ambassadeurs en Afrique » ; soutient Amine Dafir, professeur à l’université Hasan II, qui pense que cette économie viserait ‘’l’émergence d’une diplomatie des contrats’’.
Ces derniers mois, le roi Mohammed VI a entamé de nombreux voyages en Afrique notamment : Rwanda, Tanzanie, Gabon, Sénégal, Ethiopie, Madagascar et bientôt il ira au Nigeria puis en Zambie.
A chacun de ses déplacements, au cours desquels il était toujours accompagné d’une cohorte de ministres, patrons et hommes d’affaires, le Maroc a passé de nombreux accords commerciaux.
A Addis Abeba, mi novembre, sept (7) accords bilatéraux ont été conclus, et surtout un méga- contrat de deux (2) milliards d’euros pour la construction d’un complexe de production d’engrais agricole destiné à rendre l’Ethiopie auto suffisante alimentaire à l’horizon 2025.
A Antananarivo, 22 conventions ont été annoncées avec en point d’orgue un ambitieux projet de valorisation du canal naturel de Pongalane qui s’étend sur 700km le long de la cote Est de Madagascar.
A Abidjan en cote d’Ivoire, la réhabilitation de la baie de Cocody demeure un chantier titanesque qui, entamé en 2015 va nécessiter plus de 150 millions d’euros, et devrait s’achever en 2019, confortant ainsi le Maroc dans sa position de premier investisseur étranger en Cote d’Ivoire.
Avec Attijariwafa Bank premier groupe bancaire du pays, le Maroc s’est implanté dans une dizaine de pays en Afrique et dernièrement ce fut au Rwanda où il vient de racheter la compagnie générale de banque (Coge banque).
Grand producteur d’engrais, le Maroc prévoit d’investir 15 milliards de dollars en Afrique dans les 15 prochaines années.
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