Défense, sécurité, communication, enseignement…la tendance est nettement camerounaise dans tous les aspects de la vie centrafricaine depuis quelques temps. «Nous avons en idée de créer un journal centrafricain à l’image de Cameroon Tribune. C’est un beau journal, bien écrit et lu (…) le savoir-faire camerounais nous permet de relever le défi de la communication».
L’émerveillement de Charles Paul Lemasset, le ministre centrafricain de la Communication est une affirmation claire du Made in Cameroon dont la pertinence est ce qui ravit les cœurs en République centrafricaine. Les hôtes centrafricains, qui explorent les chemins d’une efflorescence du modèle communicationnel centrafricain, se sont abreuvés au savoir camerounais comme l’a préalablement fait Joseph Yakété.
Le détenteur centrafricain du portefeuille de la Défense nationale a suivi à son tour ce qu’il faut pour que l’armée centrafricaine se dépouille d’une réputation de faiseuse de déserteurs et de putschistes.
Arrivé au Cameroun le 16 avril et tenu par la main par son homologue camerounais, Joseph Beti Assomo, le ministre centrafricain a baladé son allure altière dans les corridors de l’École Internationale des Forces de Sécurité (Eiforces) d’Awae, l’École Militaire Interarmées(Emia) et l’École Supérieure Internationale de Guerre (Esig) de Simbock, à Yaoundé.
Le grain camerounais que l’on sème dans les projections centrafricaines est porteur de victuailles qui servent aussi à soutenir l’œuvre édificatrice de l’enseignement secondaire.
Cameroun : le loup berger centrafricain
Le grand voisin camerounais a toujours été indispensable pour le petit poucet centrafricain chaque fois que l’explosion y est imminente. Et les nombreux prédécesseurs de Faustin Archange Touadera, l’actuel président, ont su apprécier la bonté d’âme du Cameroun quand ce fut nécessaire. C’est à Yaoundé que François Bozizé, évincé alors par la furie impitoyable des Sélékas de l’éphémère Michel Djotodia, avait pris un avion pour une destination «inconnue», selon la formule consacrée dans le communiqué de la présidence de la République du Cameroun.
L’hôpital Laquintinie de Douala a vécu les ultimes instants d’un Ange Félix Patassé agonisant et banni du microcosme politique centrafricain. C’est également des mains d’Ahmadou Ahidjo que Jean Bedel Bokassa avait reçu la mouture qui lui servira à peaufiner ses conjectures impériales.
Sur les rives de l’Oubangui, l’on magnifie encore l’attachement paternaliste de Paul Biya pour tous ceux qui implorent le secours présidentiel camerounais à Bangui.
Catherine Samba Panza, l’ancienne présidente de l’Autorité transitoire, était très souvent à Yaoundé pour que les
petits secrets de ceux qui savent résister à toutes les bourrasques lui soient confiés. Son successeur, Faustin Archange Touadera –le matheux, apprécie régulièrement l’hospitalité certaine des places aéroportuaires camerounaises chaque fois qu’il y fait des escales.