Si l’on peut se réjouir de la création du comité de santé pour les événements de masses au sein du ministère de la Santé, l’absence de ligne budgétaire pour son fonctionnement, la présence de certaines personnes sulfureuses à sa tête ainsi que les méthodes pratiquées sur le terrain donnent matière à s’interroger. Éclairages.
Des tracts, vraisemblablement sur fond d’intoxication, circulent sous les vestes des agents du ministère de la Santé faisant état de ce qu’il y aurait eu détournement des per-diem destinés aux agents de ce ministère ayant œuvré au sein du comité santé pour la gestion des événements de masses, en l’occurrence la Coupe d’Afrique des Nations Gabon 2017.
Créé par décision n° 006/PVPMSPSS et mis en place par le ministre Paul Biyoghé Mba en charge de la Santé au moment des faits, ce comité a été dirigé par le Dr Stéphane Iloko Boussengui, secondé dans sa tâche par Léonard Assonga coordinateur général-adjoint par ailleurs secrétaire général dudit ministère.
Ce comité de santé comprenait en son sein des médecins et autres agents du ministère de la santé, notamment ceux œuvrant au sein de l’inspection générale de la santé.
Si l’initiative en valait la chandelle, l’on relève toutefois pour le déplorer, qu’aucune ligne budgétaire n’avait préalablement été dégagée pour en financer le fonctionnement optimal d’après les informations recueillies de sources autorisées.
Dans le contexte de la Can 2017, les fonds en provenance du ministère du Budget destinés à la couverture du volet sanitaire de ce grand événement sportif continental ou d’autres fonds spéciaux, venant de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) pour assurer la surveillance épidémiologique pendant cet événement de grande affluence des masses ont été directement orientés auprès des structures hospitalières de la place pour garantir leur haut niveau d’opérationnalité et auprès de l’équipe médicale de la Cocan dirigée par le professeur Romain Tchoua a appelé à gérer les urgences sur les différents sites de compétition, a-t-on rassuré du côté du ministère.
Voilà qui doit être compris par toutes personnes intéressées à cette question.
Bien plus, a-t-on appris des sources sûres, les responsables du comité santé pour les événements de masses auraient tenté de forcer la main au ministère de tutelle pour bénéficier d’une partie des fonds destinées à la surveillance épidémiologique en provenance de l’OMS en l’absence d’un document « soit-transmis » en bonne et due forme.
C’est par vigilance que l’arnaque a été évitée de justesse, nous a-t-il été rapporté.
Quelles sont alors les preuves des fonds ou per-diem des agents du comité santé pour les événements de masses qui auraient été distraits et par qui ? Quelle en est l’origine ? Autant de questions que l’on serait en droit de se poser.
Si tant et qu’il est vrai que l’on tombe d’accord sur le principe des per-diem à payer en vue d’encourager les efforts supplémentaires qu’ils ont eu à déployer à cause du volume de travail qui aurait été augmenté, c’est par des mécanismes internes au sein du ministère qui prendraient la forme des appels de fonds par ci par là que cette question pourrait trouver des solutions et non sur base des chantages et d’autres montages sulfureux.
En plus, la mission de surveillance sanitaire ayant été assurée par les dits agents du ministère membres de ce comité santé pour les événements de masses ne rentre-t-elle pas dans le cadre de leurs missions régaliennes ? s’interroge-t-on au niveau des responsables du ministère.
Comme pour dire, qu’à problème mal présenté, il est naturel de s’attendre à une réponse peu enviable. Et, à tout le moins, à problème bien présenté, il y a lieu d’espérer une issue heureuse. Alors, sachons raison gardée.
Certes, il est bien vrai qu’au Gabon, les vieilles habitudes ont la peau dure. L’on a encore en mémoire les pratiques comme les surfacturations, les fausses factures et la floraison des structures opportunistes et affairistes montées de toutes pièces à la va-vite à l’orée de certains grands événements parfois sans personnalité juridique qui ont fait flores par le passé pour truander l’Etat.
Mais au moment où le Gabon traverse une période particulièrement marquée par la moralisation des finances publiques, ceux et celles qui pendant longtemps ont fait fortune grâce aux passe-droits et autres courtes échelles et qui pensent pouvoir continuer à marcher à contre-courant de l’histoire doivent se rendre à l’évidence que le temps qui leur reste à prospérer est à compter.
En ce qui le concerne au niveau du ministère dont il a la charge, Léon Nzouba fidèle parmi les fidèles du chef de l’Etat, tient à faire figure de fervent défenseur de la ligne politique à forte dose d’assainissement et de moralisation fixée par le président de la République, Ali Bongo Ondimba.