« En appui à l’initiative, la commission de l’union européenne a accordé un financement de 54 millions d’euros à la CEDEAO dans le cadre du projet d’appui au stockage de sécurité alimentaire en Afrique de l’Ouest ». C’est ce qu’a indiqué le directeur exécutif de l’Agence régionale pour l’agriculture et l’alimentation, Ousseini Salifou.
L’évaluation récente de la situation alimentaire et nutritionnelle dans la région affiche une précarité profonde par endroits dans la bande sahélienne essentiellement liée à la persistance d’une crise pastorale fragilisant ainsi les capacités de résilence des populations déjà éprouvées. En effet, indique Ousseini Salifou, les analyses de situation alimentaire et nutritionnelle estiment à 7,1 millions le nombre de personnes en insécurité alimentaire aigue pour la période mars-mai 2018.
« Si des mesures d’assistance alimentaire ne sont pas prises, le nombre de personnes affectées pourrait atteindre 10,6 millions pendant la période de soudure notamment juin ou Août 2018 », dit-il.
Pour dire vrai, 7 millions de personnes sont victimes d’insécurité alimentaire en Afrique de l’Ouest. L’insécurité alimentaire n’est pas un phénomène émergent, ni aléatoire, ni prédéterminé. Elle ne traduit pas nécessairement non plus une situation de crise. Même si elle varie dans l’espace et dans le temps, elle constitue fondamentalement un marqueur des sociétés sahélo-soudaniennes.
Pour tenter d’y faire face, ces sociétés ont pendant longtemps cherché à sécuriser leur approvisionnement afin de faire face aux épisodes plus ou moins intenses de déficit céréalier avec des résultats très contrastés selon les contextes. De nationale et étatique, la lutte contre l’insécurité alimentaire impose désormais un questionnement multi-scalaire et multi-causal aux solutions de plus en plus transitoires et complexes compte tenu du caractère aléatoire et contingent de la vulnérabilité à l’insécurité.
C’est pourquoi, les professionnels du développement et de l’action humanitaire peinent parfois à poser un diagnostic efficient et apporter des réponses efficaces. Et ce, en dépit des avancées techniques et méthodologiques réalisées, depuis la fin des années 1980, dans le champ de la prévision du risque (cartographie spatiale, système d’information).
Son caractère ubiquiste et composite n’est sans doute pas de nature à favoriser la prise de décision en situation de crise. Par ailleurs, le cadre conceptuel, adopté par les différents intervenants institutionnels ou privés, conditionne fortement la nature des actions à mener, avec un effet auto-limitant et auto-justifiant.
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