Le parrainage avait suscité beaucoup de bruit lors de la dernière élection présidentielle au Sénégal. Compte tenu de tout cela, la mission d’observation de l’Union européenne demande à Macky Sall et à son régime l’abandon du parrainage citoyen pour les locales du mois de décembre prochain. Un argument que ne partage pas le ministre de l’intérieur Aly Ngouille qui, d’après lui, le Sénégal n’a aucune leçon de démocratie à apprendre envers les européens.
Les candidats recalés à la dernière élection présidentielle du 24 février 2019 vont certainement sauter de joie. En tout cas, c’est du moins ce que l’on peut retenir. L’Union européenne travaille dans la sourdine pour faire disparaître le parrainage. L’on se rappelle, lors de la dernière élection présidentielle, le conseil constitutionnel avait rejeté en bloc des candidatures.
La patronne de l’union européenne constate que le double parrainage étant interdit tout parrainage est interprété comme une intention de vote. Cela pourrait avoir un essai dissuasif sur les électeurs souhaitant parrainer un candidat de l’opposition. En outre, le système de parrainage a causé d’énormes difficultés à de nombreux candidats.« Le parrainage a toujours existé dans la législation sénégalaise » selon Aly Ngouille Ndiaye
« Cette recommandation de la mission européenne va, au-delà de l’objet pour lequel l’observation électorale a été effectuée, en ce qu’elle dépasse le cadre de l’élection présidentielle » a dit de son côté, le ministre de l’intérieur Aly Ngouille Ndiaye.
Pour Aly Ngouille Ndiaye, « le parrainage du citoyen a existé depuis longtemps dans la législation sénégalaise » a-t-il soutenu avant d’en ajouter que « c’est en toute souveraineté que cette extension a été faite par le peuple sénégalais à travers la représentation nationale ».
Que dit la loi ?
Suite à la révision de l’article 29 de la Constitution du Sénégal survenue le 19 avril 2018 et celle du code électoral le 18 juin, « toute candidature à une élection, présentée par un parti politique légalement constitué, par une coalition de partis politiques légalement constitués ou une entité regroupant des personnes indépendantes est astreinte au parrainage par une liste d’électeurs » (article L 57 code électoral)
Le directeur de la formation et de la communication à la Direction générale des élections (DGE), du ministère de l’Intérieur, Bernard Casimir Cissé, cité par l’Agence de presse sénégalaise (APS), a souligné que « le parrainage reste libre, ce n’est pas une obligation. C’est un parrainage citoyen, mais tout électeur inscrit sur les listes électoral ne peut parrainer qu’une seule candidature ».Avant la réforme, le parrainage n’était exigé que pour les candidats indépendants (article 29 de la Constitution et article L.116 du code électoral).
Quelles sont les modalités du parrainage ?
Le nombre de signatures exigées est variable selon le type d’élections. Dans un texte publié dans la presse et dans lequel il détaille les modalités du parrainage, Bernard Casimir Cissé a expliqué que pour la présidentielle « le nombre de signatures exigées est de 0,8 % au minimum et 1 % au maximum des électeurs du fichier général ». Il a ajouté qu’une partie de ces signatures doit obligatoirement provenir de « 7 régions (sur les 14 que compte le Sénégal) à raison de 2.000 au moins par région, le reste réparti, sans quota, partout dans le pays et à l’étranger ».
Les modalités pour les élections législatives, départementales, municipales et des hauts-conseillers sont prévues respectivement dans les dispositions des articles L.145, L.239, L.275, et L.197.
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