Un an après son lancement au nord du Gabon où il est exécuté par des paysans, le projet expérimental de culture de cacao sous ombrage donne des résultats satisfaisants. C’est du moins l’avis du secrétaire exécutif de l’ONG environnementale Brainforest, Marc Ona Essangui dont la structure porte le projet.
« On demande aux paysans de ne pas couper les arbres, de planter leurs cacaoyers sous les arbres car ces arbres servent à nourrir le cacaoyer et à améliorer la production », a expliqué M. Ona Essangui.
Les planteurs qui seraient ravis des rendements et surtout de la qualité de cacao produit sans intrants ni engrais chimiques espèrent récolter cette année une tonne de cacao.
A la manoeuvre conjointe de cette production de cacao, Brainforest, mais aussi l’ONG française Noe très implantée au Cameroun où elle aide ce pays voisin du Gabon à développer la culture de cacao sous ombrage, et le groupe singapourien Olam, partenaire du projet au Gabon. Ce dernier avait conclu en 2017 avec Brainforest un accord pour dynamiser la filière dans la province du Woleu Ntem.
Pour l’encadrement des paysans et l’enseignement des meilleures pratiques en matière de culture sous ombrage, Noe a par exemple mis à disposition un technicien agricole camerounais.
Brainforest et Olam fournissent les outils agricoles, les semences et des moto-bennes pour le transport.
Marc Ona Essangui qui rêve de produire « un cacao naturel, sans engrais chimique, bref un cacao bio » d’expliquer: « Nous voulons produire un cacao écologique qui respecte l’environnement car on encourage les planteurs à ne pas couper les arbres et à ne pas brûler la forêt ».
« Les cacaoyers se nourrissent des apports des autres arbres », poursuit-il en rappelant que le cacao prisé par l’industrie Suisse du chocolat vient de Sao Tome & Principe, ce petit Etat insulaire situé au large du Gabon qui produit son cacao sous ombrage depuis des années.
Les initiateurs du projet au Gabon seraient en négociation avec la CAISTAB, l’organisme public chargé de promouvoir la culture du café et du cacao dans le pays pour le renforcement des capacités des paysans dans la réhabilitation des vielles plantations, la fourniture des semences de bonne facture, la création des nouvelles plantations et la bonne commercialisation des récoltes.
Une politique de diversification de l’économie
Minvoul et Bitam dans la province du Woleu Ntem sont les espaces d’ expérimentation du projet.
Le Gabon a fait l’option de la diversification de son économie trop dépendante du pétrole, du bois et des minerais. C’est pourquoi il mise sur l’agriculture, un secteur porteur pourtant négligé depuis des années. Un programme de réhabilitation des vielles plantations de cacao et de café abandonnées au moment où le pétrole coulait à flot, est en cours.
Selon les prévisions de l’actuel ministre de l’Agriculture, Biendi Maganga Moussavou, le pays rêve de porter sa production de café et de cacao de moins de 500 tonnes actuellement à 5 000 tonnes d’ici 2030.
Selon les estimations officielles, le marché gabonais du café et du cacao (y compris leurs dérivés) pèse entre 5 et 10 milliards de FCFA.
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