Afrique : la France veut accélérer la restitution des œuvres pillées

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Au cours de sa visite au Bénin en début de semaine dernière, le président français Emmanuel Macron a exprimé son désir d’accélérer la restitution des œuvres volées à l’Afrique au XIXe siècle. Cette restitution symboliserait la nouvelle politique de Paris vis-à-vis d’un continent qui le rejette de plus en plus.

Le président français, Emmanuel Macron a effectué une visite au Bénin les mardi 26 et mercredi 27 juillet 2022. Pendant son séjour, il a eu un entretien avec son homologue béninois Patrice Talon au palais de la Marina de Cotonou, la résidence officielle de ce dernier. Les deux hommes ont parlé de plusieurs sujets clés, dont la coopération en matière de défense et de sécurité. Emmanuel Macron a également assisté à une exposition d’œuvres d’art pillées par les troupes coloniales françaises et restituées au Bénin en novembre 2021.

Une volonté de transparence sur le passé colonial

Au cours de cette exposition, l’actuel locataire du palais de l’Elysée a exprimé son intention d’accélérer sur la restitution des œuvres pillées en Afrique au XIXe siècle. Pour se faire, il instruira le gouvernement français de faire adopter au Parlement, dès l’an prochain, une loi-cadre qui donnerait un coup de pouce au retour des œuvres volées sur le continent d’origine. Emmanuel Macron est conscient que ces objets ont une valeur très symbolique pour les Africains. Pour la France, cette restitution marque le top départ de sa nouvelle politique africaine pour rendre une partie de leur patrimoine aux pays concernés. Elle exprime aussi la volonté du chef de l’État français de faire toute la lumière sur le passé colonial de la France. 

Le sabre d’El-Hadj Oumar Tall remis au Sénégal

Le retour des œuvres d’art africaines vers leur terre natale a démarré le 28 novembre 2017 par un discours mémorable d’Emmanuel Macron à l’université de Ouagadougou, au Burkina. Le président français avait évoqué, parmi les enjeux permettant de construire une nouvelle relation franco-africaine, la question du patrimoine et des restitutions. Deux ans plus tard, grâce à la loi de dérogation au principe d’inaliénabilité sur les collections publiques françaises, le sabre d’El-Hadj Oumar Tall avait été remis au président sénégalais Macky Sall, le 17 novembre 2019. 

D’autres pays européens dans les pas de la France

Le Parlement français avait ensuite approuvé, le 17 décembre 2021, la restitution de 26 pièces historiques au Bénin. Cotonou les a reçues le 19 février 2022 et les a exposées au sein du palais présidentiel. Parmi ces trésors royaux se trouvent les statues du roi Glele et du roi Behanzin. Ils avaient été pillés en 1892 par les troupes coloniales françaises dans le palais d’Abomey, capitale du royaume du Dahomey. Le Bénin avait profité de ce premier geste pour demander le retour d’autres œuvres, notamment la sculpture du dieu Gou, détenue par le musée du Louvre à Paris. Comme la France, d’autres pays européens s’activent pour remettre les objets culturels africains qu’ils détiennent. L’Allemagne notamment vient de signer un accord avec le Nigeria pour la restitution des bronzes des XVIIe et XVIIIe siècles pillés par une expédition coloniale britannique.

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