BRICS : quand l’Afrique du Sud affirme son alliance avec la russie

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En qualifiant la Russie d’« ami précieux », Cyril Ramaphosa souligne le rapprochement entre Pretoria et Moscou, au moment où les BRICS réaffirment leur position en dehors des sphères d’influence occidentales. Le président sud-africain et Vladimir Poutine ont discuté de partenariat stratégique, de commerce, et des défis géopolitiques actuels.

Un partenariat stratégique renforcé

Lors du sommet des BRICS à Kazan, Cyril Ramaphosa a marqué les esprits en qualifiant la Russie d’« allié cher et d’ami précieux ». Cette déclaration appuie le positionnement de l’Afrique du Sud, qui reste attachée aux liens historiques forgés avec Moscou depuis la lutte contre l’apartheid. En réaffirmant cette alliance, Ramaphosa envoie un signal fort, démontrant que son pays ne cède pas aux pressions internationales visant à isoler la Russie sur la scène diplomatique.

L’augmentation de 3 % du commerce bilatéral entre la Russie et l’Afrique du Sud de janvier à août illustre la solidité des relations économiques entre les deux nations, malgré un contexte international tendu. Ce partenariat économique est d’autant plus significatif qu’il permet à l’Afrique du Sud de diversifier ses échanges commerciaux, évitant une dépendance trop marquée vis-à-vis des pays occidentaux. Ce dynamisme commercial, salué par Vladimir Poutine, souligne l’importance de la Russie pour le développement de secteurs stratégiques sud-africains, tels que l’énergie et les infrastructures.

Pour Ramaphosa, l’objectif est clair : se placer dans une logique d’alliance stratégique avec Moscou, alors que nombre de pays africains adoptent une position de neutralité ou de soutien discret envers la Russie. Cette déclaration engage l’Afrique du Sud dans une alliance de principe avec la Russie, qui pourrait se renforcer lors des prochaines réunions des ministres des affaires étrangères, prévues en novembre à Sotchi, où les deux pays approfondiront leur partenariat.

Les BRICS : un forum pour des enjeux géo-économiques communs

Le sommet des BRICS a permis aux dirigeants des cinq puissances émergentes de discuter des nouvelles opportunités commerciales. Cyril Ramaphosa, en tant que représentant de l’Afrique, a mis en avant l’importance de ce forum comme alternative aux institutions financières dominées par l’Occident. La présence de Poutine et Ramaphosa souligne l’engagement des BRICS à renforcer leurs échanges et à proposer une vision commune du commerce, axée sur la souveraineté économique de chaque membre.

Parmi les thématiques abordées, la question du changement climatique a occupé une place importante. Les BRICS, confrontés aux effets du réchauffement, envisagent des solutions conjointes pour gérer les crises environnementales et climatiques. Cyril Ramaphosa, conscient de l’urgence de la situation en Afrique du Sud et en Afrique en général, a souligné la nécessité de “coopérer dans le cadre des BRICS pour soutenir la transition énergétique de ses pays membres, notamment en s’appuyant sur l’expertise russe dans les domaines de l’énergie et de la technologie.”

Face aux tensions mondiales croissantes, le sommet des BRICS constitue également une plateforme de discussions pour aborder les questions de paix et de sécurité. Vladimir Poutine, isolé par l’Occident en raison de son conflit avec l’Ukraine, trouve dans ce forum un espace où il peut débattre de questions de sécurité sans être marginalisé. Pour Ramaphosa, cette rencontre offre l’occasion de défendre une politique étrangère équilibrée qui refuse de choisir entre les grandes puissances, tout en affirmant les intérêts de l’Afrique du Sud sur la scène internationale.

La Russie et l’Afrique : une relation durable malgré les tensions

Depuis le début du conflit en Ukraine, la Russie conserve le soutien ou la neutralité de nombreux États africains. Pour Vladimir Poutine, l’Afrique représente un allié potentiel contre l’isolement imposé par les Occidentaux. Son dialogue avec Ramaphosa illustre la stratégie du Kremlin d’intensifier ses liens avec le continent africain, vue comme une région clé pour diversifier ses alliances internationales. En novembre, la visite du chef de la diplomatie sud-africaine à Sotchi devrait renforcer ces liens et confirmer l’engagement de Pretoria envers Moscou.

Vladimir Poutine a souligné que les relations russo-sud-africaines reposent sur des principes d’égalité et de respect mutuel. Ce message vise à contrer les critiques selon lesquelles la Russie pourrait exploiter ses relations avec l’Afrique pour servir ses intérêts géopolitiques. En construisant des partenariats « basés sur le respect mutuel », la Russie se distingue des relations plus traditionnelles que l’Afrique du Sud entretient avec les puissances occidentales, souvent perçues comme paternalistes ou déséquilibrées.

Les BRICS jouent un rôle crucial pour l’Afrique du Sud, en offrant une alternative aux alliances traditionnelles. À travers ce partenariat avec la Russie et les autres membres des BRICS, Pretoria cherche à renforcer son autonomie sur la scène internationale tout en diversifiant ses relations économiques et politiques. La déclaration de Ramaphosa marque la volonté de l’Afrique du Sud de se positionner comme un acteur central au sein de cette alliance, capable de défendre ses propres intérêts dans un contexte de multipolarité croissante.

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Prosper Akouegnon
Prosper possède 15 ans d'expérience dans le journalisme. Il a précedemment travaillé pour le journal le Républicain et Le Scorpion Akéklé à Lomé. Devant la montée en force de la presse en ligne et la chute des presses traditionnelles, il décide de monter le site d'information en ligne AfricTelegraph en 2015 et s'installe au Gabon.

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