Cameroun : L’effondrement d’une partie du stade Amadou Ahidjo fait trois morts

stade Amadou AhidjoEffondrement du stade Amadou Ahidjo
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Une partie du stade Amadou Ahidjo de Yaoundé s’est effondrée le 12 mai 2016 entraînant dans sa chute, la vie de trois jeunes employés de la société Arab Contractors, une des entreprises qui assurent la réhabilitation de cet ancien édifice public. La société était chargée de la construction d’un second tunnel souterrain devant donner accès à la tribune présidentielle.

A la suite de l’éboulement de terrain au stade Amadou Ahidjo de Yaoundé le 12 mai 2016 en matinée, trois employés de la société Arab Contractors, chargée de réhabiliter le stade qui porte le nom de l’ancien président camerounais, Amadou Ahidjo, et considéré comme le plus vieux stade du Cameroun, ont trouvé la mort et l’un d’entre eux en est sorti assez effondré.

Un des employés témoin des faits a fait des déclarations qui évoquent une alerte qui a été portée à la connaissance du chef de chantier mais ce dernier aurait par ailleurs ignoré l’avertissement au profit de la suite des travaux.

« Il a plu hier. Ce matin, l’un des quatre employés qui devaient travailler au coffrage de ce tunnel a dit à l’Arabe que le mur allait s’effondrer. L’Arabe lui a dit qu’il devait travailler sinon il serait renvoyé. Il a refusé d’obéir. Les trois autres ont continué à travailler et c’est ainsi que la terre les a engloutis. J’étais à quelques mètres. Je me suis enfui », a-t-il confié.

L’ami et collègue des jeunes ouvriers décédés s’est également confié tout en larme : « Je les ai vus avant, parvient-il enfin à dire. Deux minutes plus tard – non, quelques secondes plus tard – ils étaient ensevelis par la terre. Ils criaient +sauvez-moi, sauvez-moi+». « J’ai vu un de mes potes du chantier mourir sous mes yeux », a-t-il ajouté.

D’autres témoins relève que les ambulanciers et sapeurs-pompiers appelés au secours auraient pris du retard et quelques employés courageux ont tenté de sauver les ouvriers pris sous les décombres.

« Nous avons commencé par retirer de la terre à la pelle. Nous nous sommes rendu compte que c’était dangereux, qu’on pouvait les blesser. Nous avons continué avec les mains. Les secours sont arrivés après plus de trente minutes. Il était trop tard. Bouba Souaré était déjà mort. Les deux autres, grièvement blessés, ont été conduits à l’hôpital de la Caisse nationale de prévoyance sociale, non loin du stade », a raconté un plombier du chantier.

Les responsables d’Egis-Cameroun, la société maîtresse d’œuvre des travaux du stade omnisports et des annexes 1 et 2 ont initié un point de presse qu’ils ont par la suite annulé prétextant une réunion de crise avec le ministre des sports. Le travail sur le chantier a quant à lui continué même pendant les opérations de secours.

Les employés se plaignaient déjà de mauvaises conditions de travail sur ce stade construit en 1972 et qui devrait abriter la Coupe d’Afrique des nations (CAN) de football féminin prévue du 19 novembre au 3 décembre 2016. Ce drame pourrait conduire les patrons égyptiens à changer leurs méthodes. « C’est peut-être Bouba Souaré qui sera notre martyr », a lancé l’un d’entre eux.

« Son décès va pousser le gouvernement à regarder nos conditions de travail au lieu de se fixer sur ce maudit délai. Cette CAN nous tue à petit feu. Que dira la FIFA ? Il y a eu un mort et deux blessés très graves. Ce n’est pas tout. Un employé chinois est tombé et s’est fendu le visage mercredi. Ce site est un tombeau à ciel ouvert. »

« Nous travaillons parfois plus de 10 heures par jour. Nous touchons moins de 2 000 francs CFA par jour (3 euros). Tous les employés n’ont pas d’équipements de protection individuelle » , a déclaré un employé, avant d’ajouter : « lorsque les Chinois sont partis, on pensait que notre situation allait changer. On s’est trompé. »

Ces travaux de réhabilitation du stade estimés à plus de 20 milliards de francs CFA (30,5 millions d’euros) pour une durée de huit mois avaient d’abord été confiés à un consortium chinois emmené par Syno Hydro. Le rythme de travail jugé lent a conduit le gouvernement à confier le marché aux Egyptiens d’Arab Contractors qui ont fixé la fin des travaux au 30 juin prochain, selon Trabelsi Larbi, le chef de mission d’Egis-Cameroun.

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Lazard Obiang
Lazard possède 10 ans d'expérience dans le journalisme en ligne. Il s'occupe pour AfricTelegraph de l'actualité politique et économique au Cameroun, au Gabon et au Congo. Il travaille avec différentes presse en ligne au Gabon notemmant lenouveaugabon.com.

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