Carte biométrique de la CEDEAO : l’Opposition sénégalaise doute !

Macky sall lance la carte d'identité biométrique CEDEAO
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L’opposition sénégalaise considère que le consensus qui a toujours prévalu en matière électorale dans ce pays a été rompu avec le dépôt unilatéral, en procédure d’urgence, du projet de loi portant refonte partielle des listes électorales, son adoption et sa promulgation.

« Nous avions fait un effort important en participant majoritairement à la commission technique de Revue du code électoral (Ctrce), mise en place après la rencontre du 28 mai 2016 entre les forces vives de la Nation et vous-même. Cette rupture du consensus en matière électorale bien établi depuis un quart de siècle nous mène vers des lendemains incertains pour notre pays et notre peuple. Le démarrage de la +révision exceptionnelle+ et la publication des textes règlementaires organisant ladite révision en vue des élections législatives de 2017 nous interpellent tous. C’est pourquoi, nous avons décidé de tirer la sonnette d’alarme et de vous écrire pour vous soumettre, en urgence, certaines de nos préoccupations ». C’est du moins ce que nous pouvons lire tout au début de cette lettre que l’opposition sénégalaise a envoyée au président Macky Sall.

S’agissant de la carte biométrique de la CEDEAO, l’opposition sénégalaise présente des doutes. « II s’agit plus d’une refonte totale des cartes nationales d’identité que d’une refonte partielle de listes électorales et l’article 2 du décret 2016-1536 portant application de la loi instituant une carte d’identité biométrique CEDEAO ne laisse de la place pour aucun doute : Cette (nouvelle) carte (d’identité) fait office de carte d’électeur pour les citoyens inscrits sur les listes électorales ».

La loi n’a pas mis à plat les listes électorales comme ce fut le cas en 2004 avec la loi 2004-32 du 25 août 2004 portant annulation de toutes les listes électorales et de toutes les inscriptions figurant dans le fichier général des électeurs et prescrivant l’établissement de nouvelles listes. Par conséquent les électeurs déjà inscrits le restent. Il n’y a pas de radiation exceptionnelle des listes du fait de la loi.

Et la loi portant code électoral, modifiée, précise sans équivoque, en son article 42, lit-on dans le contenu de la lettre dont nous possédons une copie.

« Compte tenu d’une part de la ruralité de beaucoup d’électeurs, d’autre part de la prise en charge par l’Etat de la photographie numérisée et enfin de la dotation à chaque commission administrative du matériel informatique adéquat pour l’exécution des missions qui lui sont assignées, le Ministre chargé des élections doit doter chaque commission administrative du matériel adéquat intégrant la production de la photocopie sur place et sur présentation de l’une des pièces requises à savoir la carte nationale d’identité numérisée ou la carte d’électeur numérisée. Ainsi l’obligation incombant à l’Etat d’imprimer et d’établir la carte d’électeur au frais de l’Etat et gratuitement pour l’électeur serait respectée par le Ministre chargé des élections » explique la lettre.

« Les nouvelles cartes ne sont-elles pas préparées dans les faits pour l’élection présidentielle et à quel dessein? Quel est le planning réel de confection et de distribution des cartes biométriques de la CEDEAO? La loi est muette, et notre suspicion légitime. Nous attendons des réponses à nos interrogations » s’interrogent les opposants sénégalais.

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Lazard Obiang
Lazard possède 10 ans d'expérience dans le journalisme en ligne. Il s'occupe pour AfricTelegraph de l'actualité politique et économique au Cameroun, au Gabon et au Congo. Il travaille avec différentes presse en ligne au Gabon notemmant lenouveaugabon.com.

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