Centrafrique : Pour les Violences à Kaga-Bandoro, la MINUSCA veut l’accélération des enquêtes

Le chef de la Minusca, Parfait Onanga AnyangaLe chef de la Minusca, Parfait Onanga Anyanga
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La MINUSCA recommande au Gouvernement centrafricain de prioriser la lutte contre l’impunité des abus graves des droits de l’Homme commis récemment et dans le passé à Kaga-Bandoro, notamment en s’assurant que les enquêtes déjà ouvertes arrivent à leur terme et que des poursuites soient initiées dans les meilleurs délais.

La recommandation est contenue dans le Rapport sommaire de la MINUSCA sur les incidents de Kaga-Bandoro du 12 au 15 octobre 2016 et qui tient les factions des ex-Seleka MPC et FPRC et des Anti-balaka pour responsables de ces violences qui ont fait 37 morts parmi les civils.

« Les factions des ex-Seleka MPC et FPRC sont responsables de la grande majorité des tueries, blessures volontaires, pillage et incendies volontaires. (…) La Division des droits de l’Homme (DDH) a aussi documenté des abus du droit à la vie, du droit à la liberté et du droit à l’intégrité physique perpétrés par des Anti-balaka », écrit la MINUSCA dans son rapport. Le document identifie « les principaux auteurs présumés d’abus du droit international des droits de l’Homme (DIDH) et du droit international humanitaire (DIH) comme étant les ex-Seleka, particulièrement des factions dissidentes du Front Populaire pour la Renaissance Centrafricaine (FPRC) et du Mouvement Patriotique pour la Centrafrique (MPC), placés respectivement sous les ordres de Al Khatim et Saleh Zabadi; les anti-balaka placés sous le commandement de Bertrand Gazamodo et de Ledger Ngaya ; et des civils armés appartenant aux deux communautés.»

Le rapport fait état de 37 civils tués, dont quatre femmes, deux garçons, une fille et un bébé de sexe inconnu. En outre, 60 civils, dont 22 femmes et quatre enfants ont été blessés, tandis que plus de 10.000 civils ont été contraints de fuir, dont la plupart a besoin d’assistance humanitaire. Par ailleurs, quelques 400 tentes du camp de déplacés, 130 maisons dans la ville de Kaga-Bandoro et 21 autres habitations sur l’axe Kaga-bandoro-Botto, ont été brûlés, précise le rapport qui indique aussi des allégations de trois cas de viols commis par des éléments des ex-Seleka.

Lors de ces attaques, les populations civiles ont fui les zones de Manguepa, Mambea, le quartier des Travaux Publics et le camp des déplacés internes de l’Évêché en direction de la base de la MINUSCA, en quête de protection. La MINUSCA recommande aux acteurs internationaux de soutenir le retour des humanitaires qui ont quitté la zone des incidents afin d’apporter une réponse humanitaire aux déplacés et trouver de concert, une solution à la présence des groupes armés dans les sites abritant les déplacés internes.

Le rapport rappelle que suite aux incidents, la MINUSCA a assuré la protection des civils et fourni de l’assistance humanitaire aux déplacés internes ayant trouvé refuge près de sa base. La MINUSCA a également engagé le dialogue avec plusieurs acteurs pertinents en vue de régler la crise, y compris les autorités locales, les groupes armés et les organisations de la société civile de Kaga-Bandoro.

Le Rapport sommaire sur les incidents de Kaga-Bandoro est le résultat d’une mission d’investigation de la MINUSCA qui a interviewé des témoins oculaires, des victimes, des autorités locales, et rencontré des leaders des groupes armés ex-Seleka, des membres de la société civile, des leaders communautaires et religieux. L’équipe d’enquêteurs a également tenu des réunions avec des acteurs humanitaires, des médecins, des enseignants, des gestionnaires de camp de déplacés internes et des représentants de la jeunesse musulmane.

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Lazard Obiang
Lazard possède 10 ans d'expérience dans le journalisme en ligne. Il s'occupe pour AfricTelegraph de l'actualité politique et économique au Cameroun, au Gabon et au Congo. Il travaille avec différentes presse en ligne au Gabon notemmant lenouveaugabon.com.

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