Confidence : Epouser un Italien, c’est se marier avec une ombre

Abandon
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Elle se nomme C. Sy. La quarantaine sonnée, cette mère de famille de nationalité guinéenne habite aux Parcelles, la mort dans l’âme, en dépit d’avoir un mari, expatrié au pays en Italie. Car, voilà quinze ans qu’elle est dans les liens du mariage, sans apercevoir l’ombre de l’homme de sa vie. Le cœur meurtri, elle s’est efforcée de nous livrer la terrible solitude qui est devenue son compagnon. Un entretien à la fois triste, évocateur et avertisseur. Très aimable à l’entretien, mais la dame refuse catégoriquement la sortie de sa photo, par respect. Ce que nous avons respecté, par éthique.

Africtelegraph.com : Mme Sy peut-elle se présenter à nos lecteurs ?

Mme Sy : Je suis une Guinéenne, née à Conakry : mais qui a grandi à Grand-Yoff, un quartier populaire de Dakar où j’ai démarré mes études à l’école Mor Fall, de laquelle je suis sortie avec l’entrée en sixième et mon certificat d’études primaires élémentaires. Mais je fus obligée d’arrêter mes études, parce que mon père me donnera en mariage, à la fleur de l’âge, à un Italien. C’est ce que je n’ai pas pu continuer, parce qu’obligée de les quitter pour une première grossesse, contractée avec lui.

Africtelegraph.com : Qu’est devenu votre mari ?

Mme Sy : Je souffre depuis dix-sept ans. Car depuis, tout ce temps qu’il vit en Italie, je suis restée seule avec ma famille ; précisément avec ma grand-mère, nos trois enfants et ses deux neveux. Il a quitté le pays, juste après le baptême de notre dernier fils, que vous voyez là à mes côtés et qui, chaque jour que Dieu fait, me demande quand verra-t-il son père. Une question à laquelle je ne peux lui répondre qu’il sera bientôt là. Que puis-je répondre d’autre ? Je n’ai pas le choix.

Africtelegraph.com : Mais, votre mari est-il, toujours, en vie ?

Mme Sy : Bien sûr, qu’il vit, parce que je reçois de ses nouvelles, même si ce n’est pas tout le temps ; même les mandats qu’il envoie ne sont plus réguliers. Je ne les reçoit plus.

Africtelegraph.com : Mais, dès lors, comment parvenez-vous à vous en sortir ?

Mme Sy : Je parviens à me débrouiller. Car, j’ai loué les deux chambres de la maison, et le soir je vends des sandwichs dans le quartier. C’est ce qui me permet de survivre depuis que mon mari est parti. Qu’allais-je devenir, si la maison ne nous appartenait pas.

Africtelegraph.com : Ce doit-être dur de rester dix-sept ans sans voir son mari. N’est-ce pas ?

Mme Sy : Je suis obligée. Je n’y peux rien. Mais que faire, puisqu’on est lié pour le meilleur et pour le pire. Il avait quitté le pays, dans l’espoir de s’enrichir, pour notre bonheur. Mais, les dix-sept années qu’a duré son absence sont vraiment longue pour moi et nos enfants. D’ailleurs, des fois je me pose la question de savoir s’il ne vit pas avec une autre femme. Mais, je rends grâce à Dieu. Car, beaucoup de femmes font du n’importe quoi, derrière leur mari. C’est ce qui explique les bébés abandonnés, tués ou les nombreux divorces. Sur dix cas d’infanticide, presque les huit sont commis par des femmes dont les maris sont à l’étranger.

Africtelegraph.com : Selon vous à qui revient la faute ?

Mme Sy : Nous sommes tous responsables de cette situation, lui comme moi. Chacun de nous doit respecter les règles du jeu ; la femme autant que le mari ne doit pas s’absenter longtemps. Il est vrai que chaque épouse a l’obligation d’être fidèle à son mari ; quel que soit la situation. A défaut, elle demande le divorce, si vraiment elle ne peut pas rester tranquille.

Africtelegraph.com : Et pour votre cas, qu’en est-il exactement ?

Mme Sy : (Rires). Rien de spécial.

Africtelegraph.com : Ah, bon ?

Mme Sy : Je vais attendre mon mari, et je lui resterai fidèle.

Africtelegraph.com : Pourquoi ?

Mme Sy : Parce que, je l’aime de tout mon cœur, malgré ces longues années d’attente. J’ai même perdu beaucoup de mes amies et proches, à cause de lui. Mais, que puis-je faire d’autre, puisque j’ai trois enfants avec lui. Divorcer avec lui leur serait fatal. C’est ce qui fait que je suis décidée à leur donner une très bonne éducation et leur assurer un avenir radieux.

Africtelegraph.com : Qu’est-ce que vous regardez aujourd’hui ?

Mme Sy : Je regrette d’avoir abandonné mes études très tôt et le fait, également, de m’être mariée avec un émigré. Car épouser un Italien, c’est se marier avec une ombre.

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Lazard Obiang
Lazard possède 10 ans d'expérience dans le journalisme en ligne. Il s'occupe pour AfricTelegraph de l'actualité politique et économique au Cameroun, au Gabon et au Congo. Il travaille avec différentes presse en ligne au Gabon notemmant lenouveaugabon.com.

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