Gabon : Bolloré fait marche arrière au port d’Owendo

STCG, filiale de Bolloré
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Craignant de voir les navires commerciaux et les opérateurs économiques déserter le port d’Owendo au profit de la mise en service, tout récemment, du port de Gabon Special Zone Economique (GSEZ), le groupe Bolloré via sa filiale la Société de Terminaux des Containers du Gabon (STCG), revoit enfin ses prix à la baisse.

En effet, avant la mise en place du Port de la GSEZ, les opérateurs économiques, les navires, n’avaient d’autres choix que celui du port d’Owendo. Et cela malgré la politique tarifaire hors de prix pratiquée par Bolloré. Ajouté à ce tableau sombre, on constate la vétusté des infrastructures portuaires d’Owendo, dignes d’un port du 15è siècle.

Face à toutes ces critiques, dont elles faisaient l’objet et qui la tenaient pour responsable de la vie chère au Gabon, Bolloré est resté impassible.

Il aura fallu donc l’arrivée d’un concurrent sur le marché, le Port de la GSEZ, que Bolloré avait tout fait pour freiner, voir stopper son installation, pour qu’il daigne enfin baisser ses prix.

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En effet, ni la monté au créneau des importateurs, ni celui de la société civile, encore moins les protestations des populations, dénonçant le coût de la vie n’étaient venus à bout de Bolloré.

Pis, l’impuissance de l’Etat, voir son silence complice, n’étaient parvenus à faire fléchir l’opérateur économique français. En situation de monopole, le groupe français snobait tout le monde, en dictant ses prix.

Et, cela, sans aucun respect du cahier de charges au sujet du développement portuaire d’Owendo, dont elle avait eu pour principale mission d’en faire un hub en Afrique centrale, voir une référence sur le continent.

Résultat des comptes, zéro investissement. Le Port d’Owendo est désuet, et à cause de sa politique tarifaire exorbitante. Le coût de vie au Gabon est élevé, et les politiques publiques pour y remédier à travers les subventions ne changent rien.

Mais curieusement, le 14 juin 2017, dans un courrier adressé aux opérateurs économiques, Bolloré informe ces derniers d’une remise sur les prestations d’aconages et de relevage pour les containers pleins à l’import. Comme suit : 40% sur les produits de première nécessité (catégorie 1,2, et 4) ; 40% sur les containers frigorifiques ; 20% sur les autres catégories.

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Si Bolloré a décidé de revoir ses prix d’aconage et autres opérations à la baisse, à cause de l’arrivée d’un nouveau concurrent, cela signifie que rien n’empêchait pendant toutes ces années au groupe français de répondre aux attentes des opérateurs économiques, de la société civile, des populations qui souhaitaient une baisse des coûts portuaires.

Ainsi, le contrat liant Bolloré et l’Etat n’était donc qu’une vaste supercherie au profit du groupe français. L’Etat devrait donc prendre ses responsabilités en commanditant un audit du cahier de charges qui le lie à Bolloré. Et que toutes les conséquences soient tirées.

D’autre part, « la société civile qui s’est battu toutes ces années pour faire plier Bolloré doit aller jusqu’au bout de sa logique en poursuivant en justice le groupe français, notamment pour abus de monopole, mise en place de prix déloyale, etc. ». C’est un jeune juriste gabonais qui a fait cette proposition. Reste à savoir ce qui va maintenant se passer. Les jours à venir nous permettront de savoir un peu plus.

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Lazard Obiang
Lazard possède 10 ans d'expérience dans le journalisme en ligne. Il s'occupe pour AfricTelegraph de l'actualité politique et économique au Cameroun, au Gabon et au Congo. Il travaille avec différentes presse en ligne au Gabon notemmant lenouveaugabon.com.

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