Gabon : Condamnation de deux journalistes, le ministre de la justice s’explique

Séraphin Moundounga
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« Le directeur de la publication et le journaliste avaient été condamnés, en première instance, à des peines d’emprisonnement avec sursis, plus des amendes et la Cour d’appel a confirmé les même peines que le tribunal, sans plus, c’est-à-dire un an de prison avec sursis pour les deux journalistes », a clarifié le ministre gabonais de la Justice, Séraphin Moundounga, concernant l’affaire des deux journalistes de l’hebdomadaire gabonais L’Aube.

Le 11 juin 2016, le ministre gabonais de la Justice, Séraphin Moundounga, a démenti l’information relayée dans les médias nationaux selon laquelle, deux journalistes auraient été condamnés à la peine de prison ferme et il a par contre confirmé la condamnation avec sursis pour outrage au chef de l’Etat.

Le rédacteur en chef de l’Aube, journal indépendant proche de l’opposition, Orca Boudiandza Mouele, avait selon lui, sur la base d’un document présenté comme décision officielle de la Cour d’appel de Libreville, écrit que, « Jérémie Akame, journaliste, et Hermeland Loubah, directeur de publication, ont été condamnés à 12 mois d’emprisonnement dont six fermes avec une amende de 500.000 FCFA (760 euros), et 12 mois dont deux fermes avec un million de FCFA d’amende ».

« C’est de l’intox que les gens font pour profiter du fait que nous sommes en période électorale, pour essayer de créer la psychose ou le trouble dans l’opinion publique », a dit le ministre de la justice qui a ensuite affirmé que les documents utilisés étaient des faux.

« Les panthères éliminées, Ali Bongo porte malheur, à la suite d’un match de football opposant le Gabon à la Guinée Equatoriale lors de la Coupe d’Afrique des Nations (CAN). Le Gabon, qui avait perdu, s’était vu éliminer dès le 1er tour de la compétition », indiquait ainsi, le texte du 20 février 2015, de l’hebdomadaire satirique l’Aube, à l’origine de cette condamnation.

Le texte était accompagné d’une caricature représentant le Président de la République, errant dans un marché, vêtu en haillons jusqu’au torse, avec une apparence de féticheur traditionnel, ce qui a été rappelé vendredi par la rédaction du journal incriminé.

L’on se souviendra qu’à l’occasion de la Journée mondiale de la liberté de la presse, célébrée en mai dernier, le chef de l’Etat avait évoqué à l’endroit des journalistes, les dérives de ces derniers, notamment, les calomnies, les polémiques, voire les invectives dont il est la première victime de la part de la presse privée.

« Vous pouvez critiquer sans insulter », disait alors Ali Bongo Ondimba, avant d’inviter les journalistes à s’en tenir aux faits relevant de son mandat en cours et dans la perspective de l’élection présidentielle prévue le 27 août prochain.

Séraphin Moundounga a également relevé les mesures proposées par ordonnances concernant la loi pénale en terme de communication et dont l’Assemblée nationale n’a pas ratifié les deux textes y relatifs.

« Nous sommes dans un processus de révision de la loi pénale et du code de la Communication afin de dépénaliser le délit de presse », a-t-il conclu.

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Lazard Obiang
Lazard possède 10 ans d'expérience dans le journalisme en ligne. Il s'occupe pour AfricTelegraph de l'actualité politique et économique au Cameroun, au Gabon et au Congo. Il travaille avec différentes presse en ligne au Gabon notemmant lenouveaugabon.com.

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