Pourquoi Human Right Watch n’a pas épinglé le Gabon?

Human Right WatchIncendie de l'Assemblée nationale du Gabon
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Pourquoi le rapport 2017 sur les droits de l’homme de Human Right Watch (HRW) n’a pas épinglé le Gabon? Beaucoup se posent la question suite à la crise post électorale du mois de septembre qui a suivi la réélection d’Ali Bongo au Gabon.

Le Gabon ne figure pas sur la liste des pays dans le viseur de Human Right Watch. Le rapport sur les droits de l’homme n’a pas mis le Gabon sur la longue liste des pays épinglés. Et pourtant, tout a été fait pour sanctionner Ali Bongo et son régime.

Pourtant, on trouve des témoignages sur internet, et des vidéos de tirs à balle réelle et de mouvements de foules. Ils ont tous été soumis… des listes ont même été faites, pour dénombrer les morts. A Paris, de nombreux gabonais de la diaspora ont défilé badigeonnés aux couleurs Vert Jaune Bleu, simulant leur assissanat sous les balles de l’armée gabonaise afin de sensibiliser l’opinion publique sur la situation gabonaise. Tout le cinéma nécessaire a été fait par des communicants plus ou moins bien intentionnés.

Deux plaintes ont même été déposées à la Cour Pénale Internationale (CPI) concernant des massacres au Gabon. De la part de l’opposition tout comme du gouvernement.

Pourquoi le Gabon ne figure-il-pas sur cette liste?

Les pays qui ont été récemment mis en cause sont le Burundi, RDC, Mali, Centrafrique, Côte d’Ivoire, Guinée, Rwanda, Nigéria. Pour l’organisation non gouvernementale HRW, le Gabon fait mine de petit joueur. Sans nier qu’il y a bel et bien eu des heurts ou des morts, la crise post électorale gabonaise n’a pas le niveau des bombardements du Pool, des massacres du Burundi ou de la Centrafrique.

Mais en droit international, il faut un minimum de victimes pour que des résolutions soient prises. En l’occurrence, au Gabon, on peut estimer ce nombre à moins d’une trentaine. C’est peut être une des raisons qui a poussé le gouvernement à déclarer 5 décès officiels et le camp Ping une centaine. Selon l’intérêt de chacun de voir ou non une force internationale d’interposition débarquer au Gabon.

De plus, l’autre raison majeure est que le tapage médiatique qui est fait, n’est présent que sur les réseaux sociaux: Facebook et Twitter principalement. Par exemple, quand on analyse le mot clé #Gabon sur Twitter, on s’aperçoit qu’en dehors d’une trentaine d’activistes, des centaines de comptes sont en fait des robots. Ils sont utilisés par les partis pro/anti gouvernementaux pour véhiculer des messages de propagande, comme le montre les images ci-après.

Enfin, la réalité des faits est qu’en dehors des alertes quotidiennes envoyées par les réseaux sociaux, rien ne se passe. Ou ne s’est passé! Ainsi, le virtuel n’a pas encore pris le dessus sur la réalité. Et Human Right Watch l’a bel et bien compris…

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Prosper Akouegnon
Prosper possède 15 ans d'expérience dans le journalisme. Il a précedemment travaillé pour le journal le Républicain et Le Scorpion Akéklé à Lomé. Devant la montée en force de la presse en ligne et la chute des presses traditionnelles, il décide de monter le site d'information en ligne AfricTelegraph en 2015 et s'installe au Gabon.

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