Lutte contre l’insécurité alimentaire au Gabon : L’AGASA sur le terrain

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L’Agence gabonaise de sécurité alimentaire (AGASA) a lancé une opération de sensibilisation des restaurateurs de rue. Une opération qui obéit à un calendrier interne incluant, à long terme, l’ensemble des opérateurs économiques du secteur de l’alimentation et de la consommation. L’AGASA veille ainsi à la protection des consommateurs à travers des actions ciblées dont les résultats sont connus depuis au moins 2017; loin des projecteurs.

De plus en plus de gabonais sont exposés au danger que représentent des produits avariés ou mal conservés qui leur sont vendus. En cause, l’agent biologique, chimique ou physique présent dans un aliment, ou propriété de cet aliment pouvant avoir un effet néfaste sur la santé. La sortie de la mairie de Libreville et des équipes du procureur le 14 novembre dernier a certes eu le mérite de révéler une situation sanitaire  inquiétante, mais cela ne représente malheureusement que la face immergée de l’iceberg. Il y a un travail de fond qui est mené par l’Agence gabonaise de sécurité alimentaire (AGASA) depuis sa création, avec la directrice générale Alia Maeva Bongo Ondimba, sous la tutelle du ministère chargé de l’Agriculture.

Depuis au moins 2017 en effet, l’Agence gabonaise de sécurité alimentaire (AGASA), effectue de nombreux contrôles, avec saisie et destruction de marchandises. Ainsi de la saisie par l’AGASA de cinq containers contenant 27 tonnes de viandes en provenance du Brésil, alors même que le gouvernement brésilien rassurait ses partenaires de la bonne qualité de cette viande importée au Gabon. Le Gabon, faut-il le rappeler, importe plus de 70 000 tonnes de produits carnés en moyenne par an ?

Entre autres griefs selon les termes d’un communiqué de l’AGASA, « les produits alimentaires destinés à la consommation humaine sont déclassés et jugés impropres à la consommation pour plusieurs motifs dont les plus récurrents sont la contamination par microorganismes, défaut d’étiquette ou faux étiquetage sur les produits alimentaires, avaries diverses ou date limite de consommation dépassée ».

Plusieurs marques d’huiles ont été interdites de vente au Gabon, en février 2018, avec la mission de veille sanitaire qu’elle menait afin de déceler sur l’ensemble du territoire les huiles qui sont ou non impropres à la consommation. Il s’agit notamment des marques Pavani, Kent boringer, Starfarm et Turkey brand, pour ne citer que celles-là. L’AGASA a enregistré une vingtaine d’opérations de destruction de marchandises, pour une quantité totale de 241 398 kilogrammes de produits alimentaires avariés et impropres à la consommation cette année-là seulement. 

Ensuite en mars 2018, l’Agence gabonaise de sécurité alimentaire a incinéré plus d’une tonne de produits avariés saisis à Mouila dans la province de la ngounié. Une opération qui répondait à la volonté de l’agence et du ministère de l’Agriculture de veiller au grain pour garantir la sécurité alimentaire des Gabonaises et des Gabonais.

Entre janvier et octobre 2019, 387 471 kg de produits alimentaires impropres à la consommation ont été détruits, soit une augmentation nette de 60,51% par rapport à la quantité totale de l’an 2018, avant la prise de fonction de la nouvelle équipe. Comme quoi, la nouvelle direction de l’AGASA installée depuis mars 2019 se déploie sur le terrain, contrairement à ce qui se dit sur les réseaux. Pour Alia Maeva Bongo Ondimba, « cette augmentation peut s’expliquer par le renforcement des contrôles aux postes frontaliers du port et de l’aéroport ».

La directrice générale de l’AGASA est consciente de n’avoir pas suffisamment communiqué sur l’ensemble des actions entreprises jusque-là en faveur de la protection des consommateurs. Et elle entend corriger le tir. « Nous sommes dans une démarche opérationnelle inclusive qui préconise un travail en étroite collaboration avec les autres directions techniques en vue de prévenir, évaluer et gérer les risques sanitaires et nutritionnels éventuellement présents dans les aliments destinés à la consommation humaine et animale », assure t-elle. Il ne reste qu’à espérer que le consommateur soit réellement protégé de ces produits dangereux qui pullulent dans le pays.

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