Manifestants tués au Soudan : Béchir est parti, vive Burhan !

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C’était trop beau pour continuer à être vrai ! Ces militaires qui dansent avec des manifestants devant les portes de leur QG, alors que El Béchir soupirait ses dernières inspirations à la tête du Soudan.

Ces treillis qui célébraient la bravoure de ces Soudanais qui ont osé se dresser contre le géant El Béchir.  Ils ont posé leurs bras sur leurs épaules, en signe de protection, sans jamais lâcher leurs canons. Ils ont donc dansé un slow avec eux. Jusqu’à ce qu’il soit l’heure de partager les fauteuils du pouvoir.

Un séjour en Egypte, aux Emirats Arabes unis plus tard, et les militaires, qui arboraient un visage souriant, apparaissent sous un jour nouveau. Pas très amènes. Des cravaches, des coups de feu, une violence inouïe en un lundi matin et quelques heures plus tard, 30 morts.

Les Soudanais voulaient du changement, ils l’ont. Ils voulaient que El Béchir parte, il est parti. Mais à la place, il n’est pas sûr que quoi que ce soit ait vraiment changé. Sous prétexte que le sit-in des manifestants devant leur QG était un danger, les militaires n’ont pas hésité à tirer à bout portant sur les mêmes Soudanais qu’ils prétendaient défendre en démettant Omar El Béchir de ses fonctions de président.

Mais le véritable prétexte est que les militaires ne supportent plus que les civils leur portent la contradiction concernant la répartition du pouvoir. Ils veulent avoir les mains libres, faire face à moins de pression dans les négociations. L’objectif est sans aucun doute de braquer les civils, pour qu’ils coupent les ponts du dialogue afin que les bidasses trouvent une opportunité de garder pour eux le pouvoir. Et réprimer qui ose le contredire désormais.

C’est une bien malheureuse tactique car les jours apparaissent désormais incertains au Soudan. Est-il possible de soumettre par la souffrance et la violence un peuple qui manifeste parce qu’il n’a les moyens de se payer du pain ? Qu’est-ce que ce peuple a à perdre après avoir aperçu une bouffée d’oxygène et qu’il était possible de la respirer à pleins poumons ?

Combien de morts le Conseil militaire pense faire avant  de pouvoir contenir la vague faite de courroux, de ressentiments et de soif d’amélioration des conditions de vie ?

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Abdoulaye TRAORE
Correspondant Africtelegraph au Burkina.

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