Pétrole et Sécurité : De Nouveaux enjeux au Sénégal

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Le problème de sécurité posé par le commerce pétrolier international est reconnu depuis longtemps. Le pétrole est un « lien technique » entre une économie nationale donnée et un ou plusieurs fournisseurs extérieurs : il soulève donc un enjeu de souveraineté, révélé de manière soudaine et forte.

« Le pétrole est devenu un Dieu : il a ses dévots, il a un culte » soulignait l’écrivain Maxime du Camp à la fin du XIXe siècle, alors que débutait la deuxième révolution industrielle. Il relevait alors le prodigieux intérêt porté à l’or noir qui allait devenir en quelques décennies à la fois la principale source d’énergie mais aussi la première marchandise commercée de la planète. Un intérêt dont témoignent aujourd’hui les grandes puissances au chevet de l’Afrique, un continent dont les réserves et la production en pétrole, si elles sont modestes avec respectivement 7,6% et 9 ,3% du total mondial n’en demeurent pas moins décisives à une époque où règnent la diversification de l’approvisionnement et la multiplication des acteurs sur ce marché convoité. Parmi ces derniers, quatre zones/pays totalisent 90% des achats de pétrole africain : l’Union Européenne, les Etats-Unis, la Chine et l’Inde. Aux yeux de ces grands ensembles et de leurs multinationales, publiques ou privées, l’Afrique représente un intérêt géopolitique majeur, particulièrement pour les pays d’Asie, tard venus sur le marché du pétrole : cela explique notamment leur activisme permanent, sous la forme d’accords de coopération économique, de soutien politique et militaire, jusqu’aux interventions armées qu’ils peuvent y mener. A cet égard, l’Afrique est devenue, en une génération, un véritable terrain de bataille.

Le Sénégal et son Pétrole : Ses avantages et innovations

Bien entendu, le pétrole peut devenir une locomotive pour l’économie. Tout l’enjeu pour le Sénégal est de trouver les voies d’une croissance inclusive, profitant à l’économie mais aussi et surtout aux populations. Ce pays a fait un grand pas en adoptant le 24 janvier dernier à l’Assemblée Nationale la loi n01/2019 portant code pétrolier. Ce nouveau code a pour objectifs d’abroger et de remplacer la Loi n°98-05 du 08 janvier 1998 ; il reconduit les mesures visant à stimuler les activités d’exploration, de développement et d’exploitation d’hydrocarbures. « Avec l’ancien Code pétrolier, l’Etat du Sénégal gagnait plus de 50% des revenus pétroliers générés par les projets, grâce à trois canaux principaux, la part de l’Etat dans le partage des revenus, la part de Petrosen et les Impôts et taxes » a soutenu Mansour Elimane Kane,  qui fut Ministre du Pétrole et de l’Energie. L’on peut dire sans risque de se tromper qu’avec le nouveau code pétrolier, le Sénégal va gagner davantage, entre 65 et 75% de ces revenus grâce à l’augmentation des parts de participation de Petrosen, la limitation des taux annuels de recouvrement des coûts pétroliers. Pour que le Sénégal puisse devenir « meilleur et sage » selon le vœu du philosophe français Montaigne, il y faudra un éternel va et vient entre les acteurs évoluant dans le secteur.

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Mapote Gaye
Mapote Gaye journaliste Sénégalais Consultant. Formateur en communication, Marketing et Management

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