RDC: Fausse alerte sur les cas l’épidémie de fièvre jaune
La peur aura été plus grande que le mal. Il n’y a pas d’épidémie de fièvre jaune au Congo. L’annonce est faite par le ministre de la Santé publique, Félix Kabange Numbi. Cette annonce fait suite à une série de treize cas suspects de fièvre jaune enregistrés depuis le 6 mars dans la province du Kongo-Central.
C’est un mal que redoutent de nombreuses personnes tant ses effets sont dévastateurs. Pour cause, il n’y a pas de traitement spécifique de la fièvre jaune et la vaccination est la principale mesure préventive contre la fièvre jaune. Au regard de ces informations, on comprend mieux la panique et la psychose qui se sont généralisée au Congo dès l’annonce de treize cas suspects de cette maladie. Surtout lorsqu’on sait que près de 223 décès ont été enregistrés en Angola ces trois derniers mois!
Des cas isolés
Début mars 2014, deux bouffées épidémiques de fièvre jaune ont été signalées dans le Nord et dans le Sud de la RDC. Six cas confirmés en laboratoire de référence ont été signalés. Parmi ceux-ci, trois proviennent de la zone de santé de Bondo (province Orientale), deux de la zone de santé de Buta (province Orientale), et un de la zone de santé de Kikondja (province du Katanga). Une enquête épidémiologique a révélé que dans Bondo et le district sanitaire de Buta, au moins 116 cas suspects de fièvre jaune ont été signalés. Dans Kikondja, l’enquête épidémiologique a révélé 23 cas suspects. Au total, 139 cas suspects ou confirmés, dont 6 décès.
Selon les informations, dix de ces cas enregistrés proviennent de l’Angola. Loin de s’alarmer de cette situation le ministre de la santé parle de cas isolés qui ne sont pas de nature à faire croire à une épidémie. Des dispositions ont été prises par les autorités sanitaires à la frontière avec l’Angola pour prévenir la propagation d’une éventuelle épidémie de fièvre jaune et des échantillons prélevés sur les malades ont été envoyés à l’Institut national des recherches biologiques (INRB) à Kinshasa pour des examens. Selon le ministre, les cas avérés de fièvre jaune sont « des cas d’importation ». Les malades seraient venus d’Angola où la maladie sévit depuis le mois de décembre dernier. « Nous avons eu une vingtaine de cas suspects. Environ vingt-huit prélèvements ont été faits sur ces patients. Et au niveau de l’INRB [Institut national de recherche biomédicale, ndlr], sept échantillons se sont avérés positifs. Nous avons envoyés les échantillons à Dakar pour la confirmation », a souligné Félix Kabange.
Prudence tout de même
Le Groupe international de coordination pour l’approvisionnement en vaccin antiamaril (GIC), a approuvé la fourniture de 559.876 doses de vaccin et les coûts opérationnels pour une campagne de vaccination de masse. La campagne de vaccination doit débuter le 1er mai 2014, ce qui devrait entrainer un arrêt de la transmission du virus. Les bouffées épidémiques sont devenues récurrentes en République Démocratique du Congo (RDC), et ces foyers ont tendance à être endémiques (persistance de la circulation du virus de la fièvre jaune).
Une situation qui pousse le gouvernement à prôner une prudence. Le ministre recommande, en outre, aux habitants des provinces frontalières de l’Angola ainsi que ceux de la ville de Kinshasa de dormir sous la moustiquaire et d’observer des mesures d’hygiène, notamment l’assainissement du milieu pour éviter la multiplication des moustiques Aedes, qui transmettent la fièvre jaune.
Prosper A.
Be the first to comment on "Epidémie de fièvre jaune: Après l’Angola, le tour de la R.D.C"