Une nouvelle session de la cour d’assise ivoirienne s’est ouverte ce lundi 9 mai 2016 à Abidjan pour juger Simone Gbagbo, l’ancienne première dame de la Côte d’Ivoire qui doit être jugée pour crimes contre l’humanité et dont la Cour Pénale Internationale (CPI) continue de réclamer le jugement à la Haye plutôt que dans son pays. En même temps, le procès de son mari a repris ce matin devant les juges de la CPI.
Le procès de Simone Gbabo qui s’est ouvert ce 9 mai à Abidjan durera deux mois. L’ex première dame de la Côte d’Ivoire est accusée de crime contre l’humanité. Elle soupçonnée d’avoir joué un rôle important aux cotés de son mari lors de la crise postélectorale de 2010-2011, qui a occasionné la mort de plus de 3000 personnes dans le pays suite aux violents affrontements entre les camps Gbagbo et Ouattara.
La CPI qui a lancé un mandat d’arrêt international à son encontre en février 2012 continue de demander à ce qu’elle soit jugée comme son mari à la Haye. Mais les autorités ivoiriennes affirment être en mesure d’assurer un procès exemplaire à l’épouse de Laurent Gbagbo, dont le procès avait démarré le 28 janvier 2016. Elle risque l’emprisonnement à vie.
Pour celle qui a toujours plaidé non coupable, l’avocat de l’ex première dame avait dénoncé « une décision politique » lorsque Simone Gbagbo s’était vu refusé la validation le 21 avril dernier, du pourvoi en cassation qu’elle avait introduit auprès de la chambre d’accusation.
Elle s’était exprimée en ces termes : « J’ai subi humiliation sur humiliation durant ce procès. Mais je suis prête à pardonner. Car, si on ne pardonne pas, ce pays connaîtra une crise pire que ce que nous avons vécu ». Et ses avocats et l’ONG Human Rights watch de fustiger la justice ivoirienne la reprochant de ne pas être impartiale et d’infliger à Mme Gbagbo, un procès « inéquitable ».
Comme son épouse, le procès de Laurent Gbagbo débuté le 28 janvier, a également repris ce matin à la CPI, à la Haye. La justice internationale l’accuse avec son ancien ministre de la jeunesse et chef des jeunes patriotes, Charles Blé Goudé, de crimes contre l’humanité (meurtre, viol, autres actes inhumains, tentative de meurtre, et persécution perpétrés lors de la crise ivoirienne de 2011).
L’ancien président ivoirien serait à l’origine de 166 meurtres et 34 viols et son procès devra durer deux à trois ans au moins.