La semaine s’annonce décisive pour celui qui veut décrocher la timbale et s’offrir le fauteuil présidentiel. Depuis plus d’une semaine, les différents candidats ont investi le terrain pour conquérir et s’arracher l’adhésion populaire auprès du souverain primaire. Les résultats de l’élection seront livrés au plus tard trois jours après le vote.
Au moment où l’on s’engage dans le dernier virage de cette élection à tonalité d’invectives et à 4 jours de l’épilogue, que peut-on retenir et tirer comme enseignements à mi-parcours de ces joutes verbales?
Les tops ?
D’abord les tops. Dans ce registre, on relève de prime abord la tolérance. En effet, sur la base des observations directes, l’on note que les candidats en course à cette élection présidentielle du 27 août prochain se déploient sur le terrain avec un esprit de fair-play et de tolérance. Une valeur républicaine qui habite les différents acteurs engagés dans la course.
Pour leur part, la police et les services de sécurité ne sont pas en reste. Ils sont présents sur la scène et font de leur mieux pour garantir à tous la sécurité nécessaire à la tenue de leurs adresses.
Côté populations, l’on relève également qu’il y a du répondant. La sérénité et surtout l’engouement à écouter les prétendants à cette élection sont de mise. C’est l’une des présidentielles la plus ouverte au regard de l’étoffe des candidats en présence, considère-t-on.
Les populations qui prennent d’assaut les différents meetings ou causeries politiques ont également en partage la convivialité. Acquis ou non à la cause des candidats, ceux qui se déplacent pour les écouter se délectent et épiloguent sur les discours des uns et des autres sans acrimonie ni véhémence. L’ambiance est au rendez-vous parmi les militants.
Souvent, leurs échanges ou commentaires et leur lecture sur la pertinence des programmes de candidats se poursuivent tard dans la nuit au quartier autour d’un pot.
La première semaine de cette campagne s’achève plutôt dans un climat globalement apaisé.
Les flops ?
Le retrait des candidatures de Nzouba Ndama et Casimir Oyé Mba et leur ralliement à l’opposant Jean Ping ont ouvert une plaie béante. Au lieu de susciter l’enthousiasme absolu, cette initiative a révélé les profonds clivages dans lesquels l’opposition est engluée.
La question de la candidature unique de l’opposition n’en finit pas de soulever des vagues. Il ne se passe pas un seul jour sans que des nouvelles voix ne s’élèvent pour en dénoncer le caractère inique.
De Bruno Moubamba à l’ancien Premier ministre Raymond Ndong Sima en passant par Bonaventure Nzigou Manfoumbi et Maganga Moussavou, tous ont relevé les méthodes cavalières qui ont conduit au choix de Jean Ping. Seul le cousin d’Ali Bongo, Léon Paul Ngoulakia a rejoint le nouveau camp de Ping.
Extraits : « Les choses se sont passées sans aucune concertation avec l’ensemble des acteurs. Cet attelage est le fait juste d’un noyau sectoriel des anciens hiérarques du Parti Démocratique Gabonais (PDG au pouvoir) obnubilés par leur nombrilisme et n’ayant aucun respect vis-à-vis de la nouvelle classe politique montante », soutient-on du côté des nombreux jeunes loups de l’opposition.
Marc Ona Essangui, la plaie de l’opposition…
Bien pire. Pendant que la logique ou mieux la sagesse aurait voulu voir les échanges se poursuivre pour convaincre les derniers sceptiques du bienfondé d’une candidature unique de l’opposition, les dernières bourdes sont venues de l’activiste Marc Ona Essangui.
Profitant d’un débat télévisuel, il a offert à l’opinion nationale et internationale une copie de bas étage. Abreuvant l’ancien Premier ministre, Ndong Sima, d’insultes tout en disant de lui de ne pas avoir un poids politique qui compte.
Avant d’étaler au grand jour les contenus de leurs tractations secrètes, à savoir le partage du gâteau. Rien à avoir avec les attentes du Gabon profond. Lesquelles se posent en termes des routes, des infrastructures éducatives et hospitalières, de la redistribution des fruits de la croissance ainsi que de la lutte contre les privilèges.
Autant d’incartades qui amenuisent pour ainsi dire la puissance de feu de l’opposition annoncée à coup de clairon. Certaines sources des réseaux consulaires et diplomatiques avanceraient que l’on se dirigerait droit dans le scénario d’un pétard mouillé.
Be the first to comment on "Gabon : Le point à 4 jours de l’élection"