Souvent accompagné lors de sa consommation par le « Eru », le complément se fait rare dans les marchés de Yaoundé.
Jeannette, jeune mariée de 27 ans, discute depuis quelques minutes déjà avec dame Foncha. Cette vendeuse de 60 ans au marché 8e à Yaoundé a sur son étalage, plusieurs légumes dont « le water live », « l’okok » et du « water fufu ». La vendeuse et sa cliente ne s’accordent pas sur le prix du water Fufu.
Autrefois le coût s’élevait à 300 la boule, maintenant celui-ci tourne entre 500 et 700 FCFA. La raison, explique dame Foncha, est qu’à cause de la crise anglophone marquée par de nombreuses grèves, l’approvisionnement de cet aliment tout comme les autres est déjà difficile.
On observe une pénurie de ce complément alimentaire très prisés dans les marchés. Il faut parcourir plusieurs marchés pour pouvoir l’acheter ceci à un coût élevé. Car les vendeurs s’en procurent à Bamenda, Buea, Kumba et bien d’autres villes des régions anglophones durant les jours de relaxe de la grève notamment les week-end, pour les revendre à coût élevé dans les grandes villes.
En allant au marché Mvog Betsi, la quantité sur les étalages est très réduite parce qu’à peine arrivé, les clients se l’arrache. Au marché mokolo toujours à Yaoundé où on en trouve, le coût est aussi élevé et la raison comme partout ailleurs est la crise anglophone. Les vendeuses de « water fufu » qui n’arrivent pas à s’en approvisionner ont des manques à gagner.
Du coup, pour ne pas enregistrer des pertes d’avantage, ils se tournent vers d’autres localités rurales de la région du centre pour acheter du manioc et en fabriquer le « water Fufu ». Toute chose qui n’est pas facile selon madame Nkuh, 59 ans vendeuse au marché Mvog Betsi. D’après elle, la préparation prend aussi du temps. Parce qu’il faut d’abord Eplucher et couper le manioc en tronçons, puis le tremper dans l’eau dans un grand bol qu’il faut couvrir durant 3 jours. Au bout de 3 jours on assèche le manioc. Puis on le réduit en pâte très fine mesuré de 500g. Par la suite on met la pâte dans une casserole où on mélange 150ml d’eau jusqu’à l’obtention d’une crème onctueuse. Ensuite on pose la casserole de manioc sur le feu, et on laisse cuire 5 minutes environ.
Lorsque le « fufu » est chaud, il faut le battre énergiquement avec une spatule en bois ou un bâton jusqu’à ce que la pâte ait un aspect transparent. On y ajoute un 1/2 verre d’eau si la pâte est trop sèche. Une fine pellicule va se former sur les parois et le fond de la casserole : on continue de mélanger sans cesse.
Le « fufu » est prêt lorsqu’il se détache de la casserole et forme une boule assez compacte. Il faut coincer la casserole entre les pieds ou contre le mur et mélangez énergiquement. On forme des boules, en prélevant une petite quantité de « fufu » à l’aide d’un bol préalablement trempé dans de l’eau froide. Madame Nkuh explique que toute cette préparation prend du temps.
Or, lorsqu’il provient des villes anglophones en une journée de transport et chaque jour, il est déjà près à la vente et dont à la consommation.
Une autre commerçante fabriquant de « water fufu », madame Ayuh 48 ans fait savoir que beaucoup de personne ne savent pas fabriquer ce complément dans la ville. Ces femmes vendeuses de « water fufu » espèrent qu’avec les récentes mesures prises par le chef de l’Etat visant à sortir définitivement de cette crise, elles pourront reprendre sereinement leur activité qui reste à nos jours très perturbée.
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