Une tumeur bénigne au cerveau a finalement eu raison de lui, après deux opérations. Souvenirs de Manuel Noriega.
De son nom complet Manuel Antonio Noriega, il est fils d’un comptable et d’une femme de ménage. Né en 1934 dans un quartier pauvre de Panama City, Noriega est donné en adoption à un professeur d’école alors qu’il n’a que cinq ans. Après des études dans un collège de renom, son rêve est de devenir docteur. Malheureusement le manque de moyens va le pousser à accepter une bourse de l’Académie militaire péruvienne.
L’ancien agent de la CIA qui était un pur produit de «l’École des Amériques» du centre de formation américain des élites militaires de droite dans les années 1970-1980 décède à l’âge de 83 ans. L’homme fort de Panama était mondialement reconnu pour ses délits qui ont fait de lui un célèbre prisonnier. Deux décennies durant, il fait la prison d’abord aux États-Unis pour trafic de drogue, puis en France pour blanchiment d’argent.
Homme fort de Panama alors qu’il est Sous-lieutenant dans la ville de Colon, à l’embouchure Atlantique du canal, il est apprécié par un colonel Omar Torrijos. Ce dernier qui souhaite prendre le pouvoir va faire un coup d’État en octobre 1968 contre le président Arnulfo Arias. Il charge donc Noriega de mobiliser ses troupes dans la capitale provinciale de David en sa faveur. En décembre, alors que Torrijos est à son tour menacé d’une tentative de coup militaire, Noriega l’aide à reprendre le pouvoir. Son ascension devient dès lors magistrale.
Manuel Noriega ou «pouvoir derrière le trône
Noriega apparaît à la mort du général Omar Torrijos en 1981, comme le «pouvoir derrière le trône». Lui qui n’a jamais été élu président va diriger le pays avec une main de fer entre 1983 et 1989. Sa descente aux enfers débute en 1987, pour cause Noriega vient de destituer Díaz Herrera son chef d’État major, qui l’accusait de complicité avec la CIA de la mort suspecte de Omar Torrijos dans un accident d’avion.
Ainsi, Noriega va donc faire face à une forte opposition populaire. Cette crise sera doublée des pressions de Washington qui considère désormais Noriega comme un ennemi. On lui reproche sa collaboration avec le cartel de Médellin de Pablo Escobar qui exportait la drogue aux États-Unis via les Bahamas. Noriega va donc perdre le pouvoir lors de l’invasion américaine du 20 décembre 1989 appelée opération «Juste Cause». Il va se rendre en 1990 après s’être réfugie dans la résidence du nonce apostolique qui était cernée par les forces américaines, sa chute venait donc marquer la fin de 21 ans de régime militaire. Il meurt après un acquittement en janvier dernier pour se préparer pour son opération chirurgicale.