La décision de l’unique opérateur de distribution au pays prend effet le 7 août prochain.
Messapresse reste au Cameroun pour distribuer uniquement les journaux étrangers. C’est ce que laisse entendre une correspondance du directeur général de l’entreprise, Laurent Boin, adressée aux promoteurs de journaux et éditeurs camerounais.
Laurent Boin explique dans cette lettre que l’entreprise fait état d’une activité essentiellement déficitaire depuis plusieurs années. Le distributeur français déplore un manque à gagner annuel de l’ordre de 270 millions Fcfa. Par conséquent, Messapresse ne peut plus continuer à distribuer les journaux camerounais.
Cette décision de l’entreprise est une preuve que la distribution des journaux au Cameroun n’est pas chose aisée. Aujourd’hui comme par le passé, de nombreuses tensions sont régulièrement observées entre les éditeurs locaux de journaux et le distributeur français. Il y a quelques mois encore, le Messapresse avait proposé aux éditeurs de journaux une augmentation de barème afin de couvrir les coûts de distribution engagés. Messapresse exigeait alors une commission de 50% sur la vente au numéro au lieu des 40% comme autrefois.
Bien plus, le distributeur exigeait aussi plus d’efforts de qualité aux éditeurs, pour booster les ventes. Messapresse revendique également une subvention sur la distribution des journaux et un allègement fiscal, à travers une imposition sur le bénéfice et non plus sur le chiffre d’affaires.
Seulement, la proposition de retenir 50% sur la vente au numéro du journal avait rapidement été rejetée par les patrons de journaux qui estimaient qu’il en était de trop puisque ces derniers avaient déjà de la peine à engranger les bénéfices des ventes de leurs journaux.
Pour contourner Messapresse, les éditeurs de journaux via leur association (fédération des éditeurs de presse “Fedipresse”) avaient trouvé un accord de principe avec la société postale publique EMS. EMS s’était montré disponible pour accompagner les patrons de journaux dans la distribution grâce à ses moyens humains et logistiques permettant de couvrir toute l’étendue du territoire national.
EMS dispose à cet effet un réseau de 250 bureaux de poste, 10 agences régionales (courrier rapide) et 80 points de contact, 4 établissements spécialisés, 1 plateforme industrielle de courrier et colis, 24 points poste et 10 délégations régionales.
Pour le moment cette avancée ne s’est pas encore matérialisée sur le terrain, ni même les engagements du gouvernement à soutenir les éditeurs.