Le magistrat Jacques Mbuyi a été violenté le 19 juillet à la veille du procès à minuit à son domicile à Lubumbashi.
Alors que le second procès de l’opposant Moïse Katumbi devait s’ouvrir le 20 juillet à la Cour constitutionnelle de la République démocratique du Congo, un juge de la collégialité a été victime d’une agression à son domicile. Aux environs de minuit à la veille du procès, des hommes non identifiés ont investi le domicile du magistrat, l’ont violemment bastonné puis ont tiré sur lui avant de violer sa femme devant ses enfants.
Après les dégâts, le juge Jacques Mbuyi a été admis en soins intensifs à l’hôpital du cinquantenaire de la commune annexe de Lubumbashi.
Le camp Katumbi accuse dès lors le président Kabila d’être à la manœuvre. Un proche de l’opposant pense que le régime a essayé d’assassiner le juge Mbuyi parce que le pouvoir ne pouvait pas le manipuler. Selon le camp de l’opposant, ce magistrat est un élément libre, intègre et indépendant.
Peu avant cette agression, le président congolais s’était rendu à Lubumbashi. Ce qui éveille les soupçons car beaucoup pensent qu’il était venu faire pression aux juges visiblement indépendants et déterminés à seulement faire leur travail. Bien avant l’arrivée du président à Lubumbashi, c’est le ministre de la justice qu’effectuait une descente dans cette ville.
Alexis Thambwe Mwamba séjournait dans cette partie du pays officiellement dans le cadre de la cérémonie d’ouverture des Journées du Barreau de la RD Congo. Ces manifestations sont organisées une fois par an au siège de l’un des barreaux du pays. Cette année c’était le tour du barreau de Lubumbashi.
Même si le garde des sceaux réfute toute interférence de l’exécutif dans le judiciaire, de lourds soupçons pèsent d’avantage sur le régime. L’on pense que le garde des sceaux est venu s’assurer que les juges iront dans le sens du premier jugement.
Le ministre Tambwe Mwamba se défend en rappelant que l’objet de son séjour était aussi de visiter le pénitencier de Kasapa. Donc pour lui, le procès de Katumbi n’est pas une affaire d’Etat.
Rappelons que Moïse Katumbi actuellement en exil, est impliqué dans une affaire de spoliation d’immeubles l’opposant à un grec. Cette affaire avait d’ailleurs contraint le président du Tout Puissant Mazembe en exil alors qu’il venait de déclarer sa candidature à l’élection présidentielle.
Il a été condamné dans cette affaire en 2016 dans un premier procès à 36 mois de prison ferme et à un million de dollars de dommages et intérêts. La juge ayant prononcé la sentence avait alors indiqué dans une lettre qu’elle a été forcée à condamner Moïse Katumbi.
Au regard des faits qui viennent de se produire, c’est-à-dire l’agression du juge Mbuyi, beaucoup de congolais pensent que les magistrats concernés par le procès Katumbi font l’objet d’intimidation de la part du pouvoir qui cherche à les manipuler dans cette affaire.