Le rejet par l’opposition des résultats provisoires créditant le président sortant Uhuru Kenyatta d’une confortable avance a été suivi d’échauffourées et d’incidents principalement dans des fiefs de l’opposition.
Les observateurs étrangers déployés au Kenya pour les élections générales ont lancé un appel à la patience alors que la commission électorale (IEBC) est en train de compiler les résultats définitifs sur fond d’accusations de fraude électorale formulées par l’opposition.
Pour la députée européenne Marietje Schaake qui dirige la mission d’observation de l’Union européenne (UE), pour que les résultats provisoires puissent être validés, ils doivent être corroborés par les procès-verbaux venus des 40.883 bureaux de vote, et que la commission ne les a pas encore reçus en totalité.
« Il faut donner le temps à l’IEBC de poursuivre sa tâche, ils travaillent 24 heures sur 24 », a déclaré la députée européenne qui ne dit pas quand est-ce que cette commission sera en mesure de proclamer le vainqueur, une obligation légale qui doit être annoncée le 15 août au plus tard.
Au total, on compte déjà plus de quatre personnes tuées dans deux incidents distincts. Mais, Marietje Schaake reste convaincue que la grande majorité des Kényans sont profondément attachés à la paix. « Nous continuons d’appeler tout le monde à rester calme, résilients et pacifiques ».
Environ 400 observateurs étrangers ont été déployés au Kenya, par l’UE, mais aussi par l’Union africaine, l’organisation du Commonwealth ou l’ONG Carter Center, dont la délégation est menée par l’ancien secrétaire d’Etat américain John Kerry. Des milliers d’observateurs locaux ont également été déployés.
Thabo Mbeki, l’ancien président sud-africain à la tête de la mission de l’UA, s’est dit surpris du nombre important des bulletins de vote invalidés (397.200 selon les résultats provisoires, soit 2,67% du total). Il a estimé d’une part que certains bulletins avaient été trop sévèrement écartés, et d’autre part que les électeurs, dont beaucoup ont voté pour la première fois, devaient être mieux informés sur la manière de remplir un bulletin.
Pour sa part, John Dramani Mahama, à la tête de la mission d’observation de l’organisation du Commonwealth, a souligné prendre « au sérieux » les allégations de piratage informatique formulées par M. Odinga, mais il a estimé que tout désaccord devrait être « résolu par l’intermédiaire des voies légales prescrites ».