Béchir Saleh, ancien directeur de cabinet et ex-patron du fonds souverain libyen, dit ses quatre vérités.
« À 1974, j’ai été élu gouverneur du Fezzan. En 1976, Kadhafi – qui voulait me spécialiser dans l’Afrique subsaharienne – m’a envoyé comme Ambassadeur en Centrafrique. Il venait tout juste d’obtenir la conversion de Bokassa à l’islam sous le nom d’Ahmed Salaheddine et il souhaitait que j’assure le suivi » explique Béchir Saleh.
Il est resté à Bangui jusqu’en 1979 et « mes relations avec Bokassa étaient excellentes. J’ai observé les multiples voyages du président Valéry Giscard d’Estaing en Centrafrique, ainsi que la manière dont ce dernier a fini par sacrifier son hôte sur l’autel de la politique intérieure française ». Puis Béchir en a profité, aussi, pour apprendre la langue de Molière. A-t-il une fois corrompu un chef d’Etat africain ?
« D’autres, je ne sais pas, mais moi non. Je n’ai jamais apporté de valises de billets à qui que ce soit. Bien sûr, quand un chef d’État africain venait nous rendre visite, nous le prenions intégralement en charge et nous lui donnions de l’argent de poche » tient-il à préciser. « C’était dans nos traditions et ce n’est pas de la corruption » poursuit-il.
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